Biarritz se construit

Biarritz voulait se donner une grande bouffée d'air frais pour éviter de tomber dans la sinistrose. Après les sifflets d'Aguilera, les critiques incessantes sur le jeu pratiqué, les Biarrots avaient besoin d'un signe fort pour montrer qu'il faudrait encore compter avec eux. Les larmes de Patrice Lagisquet, dans les vestaires, à l'issue de la rencontre, prouvaient bel et bien que cette victoire (18-14) valait plus que quatre points. Ce succès à Montpellier était une étape importante dans la saison du BOPB.

En s'imposant au stade Yves-du-Manoir face à des Montpelliérains invaincus à domicile depuis le début de la saison, les Basques savaient que les prochaines semaines seraient plus sereine. Face à cette jeune formation héraultaise comptant trois fois plus de joueurs sélectionnés par Marc Lièvremont, les Biarrots n'ont pas eu la tâche facile face notamment à une défense locale très aggresive. Cette pression mise en place par Didier Nourault permettait à ses joueurs de récupérer beaucoup de ballons et elle maintenait les visiteurs dans leur camp. Pendant tout le premier acte, les Héraultais dominaient presque outrageusement sans pour autant arriver à lâcher le BOPB au tableau d'affichage. Avec seulement six points d'avance à la pause, les locaux n'avaient pas capitalisé cette abondance de munitions.

Montpellier avait laissé passer sa chance. Au retour des vestiaires, les Biarrots, tout heureux d'être encore dans le match, trouvaient un deuxième souffle. Les cadres de l'équipe, et notamment Harinordoquy, Thion mais aussi Betsen, avaient sans doute à coeur de montrer à la nouvelle génération du quinze de France qu'il faudrait encore compter avec eux. Avec à la baguette un Dimitri Yachvili toujours aussi calme et plein de maîtrise, les visiteurs pouvaient prendre le jeu à leur compte. Face à des Héraultais qui s'étaient fatigués durant le premier acte, les Basques trouvaient rapidement l'ouverture. Après un franchissement de Betsen, Benjamin Thiery pouvait aplatir sous les poteaux. Pour la première fois de la rencontre le BOPB prenait l'avantage au score.

Voyant la baisse de régime des siens, Didier Nourault décidait d'effectuer rapidement du coaching. Un sang neuf salvateur puisque Gorgodze, à peine entré en jeu, s'échappait d'un ruck et il se lançait dans une course folle le long de la ligne de touche. Quarante mètres plus loin, il pointait dans l'enbut et Montpellier reprenait l'avantage.

Un sursaut de courte durée car le coaching de Patrice Lagiquet était lui aussi efficace. Deux minutes après l'essai de Gorgodze, Steve Malonga se jouait de la défense adverse avant de chuter devant l'enbut. Le ballon était vite exploité par ses partenaires qui envoyaient Philippe Bidabé derrière la ligne. Les Biarrots venaient d'écoeurer des locaux, trop fatigués pour contester une nouvelle fois la victoire aux visiteurs.