Clermont: Juste un début

Par Rugbyrama
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Déçus d'avoir manqué le premier Bouclier de Brennus de l'histoire du club, les Clermontois ont néanmoins pris date pour l'avenir cette saison. Convaincus de pouvoir conquérir le titre dans un proche avenir, ils refusent d'entendre parler de malédiction.

"On va encore nous parler de cette malédiction..." Désabusé, Jean-Marc Lhermet. Effectivement, les Clermontois n'ont pas coupé à ce pesant cliché au Stade de France, après la huitième défaite de l'histoire du club en finale. L'ASM attendra donc encore pour brandir son premier Brennus. Pourtant, le clan auvergnat s'accordait sur ce point samedi soir: il n'y a rien de maléfique ni de surnaturel dans leur défaite. Ils ont perdu, et ils savent pourquoi. "Nous avons arrêté de jouer, nous l'avons payé, témoigne le pilier Laurent Emmanuelli. Mais la malédiction, moi, je m'en fous. Je ne suis pas de Clermont-Ferrand. C'est ma première finale, pas ma huitième."

Frustrés, les Clermontois le sont évidemment. On le serait à moins. Déçus aussi. Mais pas abattus. Malgré la cruauté du scénario, certains avaient déjà la force de remettre en perspective le chemin parcouru ces derniers mois. Là, ce n'est pas du désespoir qui pointe, mais bien de l'enthousiasme. "Il faut se souvenir d'où nous sommes partis l'été dernier, rappelle Vern Cotter. Nous terminons la saison avec une victoire en Challenge européen et une finale de championnat. C'est magnifique. C'est le début d'une aventure, pas un aboutissement."

"Du fignolage"

Un message parfaitement relayé par ses joueurs, à l'image de Pierre Mignoni, encore épatant lors de cette dernière bataille. "L'histoire de cette équipe commence sur une finale perdue, mais elle possède une grande marge de progression", juge le demi de mêlée international. Clermont a perdu cette finale sur la maîtrise, celle qui s'acquiert par l'expérience. "Sur cette seconde période, on a vu la différence entre un groupe comme le Stade Français, qui joue les phases finales tous les ans et qui sait comment gagner ces matchs, et notre équipe, qui est encore en phase de construction", note Jean-Marc Lhermet.

Même s'il a encore manqué la dernière marche, l'ASM est convaincue d'être dans le vrai désormais. Elle avait attendu six ans pour revenir en finale. La bande à Rougerie sent qu'elle n'aura pas à patienter aussi longtemps pour revenir au Stade de France. " A ce niveau, reprend Laurent Emmanuelli, les titres se jouent sur des petits détails, ceux qui nos ont manqué dans les 20 dernières minutes pour que ce match ne nous échappe pas. C'est juste de la finition, du fignolage. Mais avant de fignoler, il faut que la base soit solide. Cette base, nous sommes en train de l'acquérir ".

Forte de ces fondations solides, la maison jaune et bleue travaillera dans la continuité l'an prochain. Presque un luxe ici, après les soubresauts incessants des précédentes saisons. L'effectif, déjà de qualité, sera renforcé par les arrivées de pointures comme Julien Bonnaire, de Benoit Baby (chargé de suppléer Tony Marsh), du jeune espoir de Dax Fabien Alexandre et sans doute du talonneur des Springboks, Jon Smit. De quoi redonner la foi au formidable peuple de Clermont, qui a gagné le match des tribunes samedi, et haut la main. "On reviendra plus fort", promet Cotter en guise de conclusion. Il est des défaites porteuses de promesses. Même s'il faudra plus que des promesses pour chasser la malédiction.

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