Boussès: "Avec de l'orgueil"

Guillaume Boussès, comment-voyez vous cette fin de saison en roue libre pour Bourgoin?

G.B: C'est vrai qu'il n'y a plus trop d'objectif mais on va essayer de terminer à la meilleure place possible. Notre fin de saison, en termes d'intensité de travail et de nos matches, ne nous permet pas de viser les demi-finales. De l'autre côté, on n'est qu'à douze points du dernier et ça nous fait réfléchir. On a raté le coche cette saison car on n'a pas réussi à gagner les matches les plus importants.

A Montpellier, on a senti les joueurs lâcher prise en seconde période...

G.B: On a bien tenu en première mais comme d'habitude, on n'a pas eu ce déclic en seconde pour faire basculer le match. C'est rageant et c'est la même histoire depuis le début de la saison. On tient 70 minutes et puis on craque. Cette fois, c'est un carton jaune qu'on prend au mauvais moment. Cette défaite a frappé un peu tout le monde. Si on perd face à Castres, je n''imagine même pas le tremblement de terre à Pierre-Rajon. Toutes les têtes sont mobilisées pour échapper à ce bas de tableau et maintenir la distance.

Vous sentez-vous concernés par la relégation?

G.B: Au vu des matches que l'on a fait, on a quand même notre place dans le haut du tableau. C'est la régularité qui nous fait défaut. On ne sent pas franchement menacés. On a de l'orgueil. Aujourd'hui, on rigole peut-être un peu de Bourgoin et c'est ce qui dérange les joueurs en ce moment. On ne montre pas une bonne image du club. C'est l'orgueil qui va jouer en cette fin de saison. Le CSBJ a des joueurs de qualités.

Vous jouez Castres, Narbonne et Bayonne mais aussi Clermont et Toulouse. Vous êtes conscient de votre rôle d'arbitre?

G.B: On ne choisit pas les matches. Ce n'est pas le style de la maison. On va jouer le jeu. Notre but est de montrer la plus belle image de Bourgoin, on va essayer de gagner ces cinq matches. On est plus préoccupé par notre classement final que par savoir qui va être en demies ou qui va descendre. Mais si on peut faire que les gros se chamaillent entre eux (rires)...

L'entraîneur Christophe Urios part et il y a aussi de nombreux mouvement chez les joueurs. Est-ce que cela se ressent?

G.B: Les matches sont à l'image du club. C'est vrai qu'il y a une confusion et que beaucoup de choses se passent autour du club. Les partants comme moi ne regardent plus trop. Mais les autres en discutent. Ils ont l'habitude de cet environnement où chaque année le club ne sait pas trop où il va. Mais ils ne s'inquiètent pas. Moi, si j'avais resigné, je me poserais des questions.

Vous rejoignez Paris l'année prochaine mais sans Coupe d'Europe...

G.B: On ne sait jamais! Ce n'est que pour un an le boycott, après on verra. La saison sera déjà bien chargée et ça fera du bien d'avoir des journées en moins. J'arrive avec des ambitions. Je vais essayer de m'intégrer vite et d'apporter un plus. Je ne pars pas pour jouer tous les matches. Je sais que ça va tourner et que l'on sera cinq ou six pour le centre. Je vais découvrir des joueurs extraordinaires et un nouveau style de jeu, c'est une chance pour moi de franchir un cap.

C'est aussi l'occasion d'être plus en vue pour le XV de France...

G.B: J'y pense. J'ai vu comment ça se passait déjà (une sélection en février 2006 pour France-Ecosse, ndlr). Pour y revenir, il faut jouer dans une grande équipe et faire les bons matches au bon moment. A Bourgoin, je n'ai pas pu montrer tout mon potentiel. Ma priorité reste toutefois cette intégration à Paris. Que je me sente bien et que mes partenaires me fassent rapidement confiance.