Vendredi 13, journée de dingue
TOP 14 - PRO D2 - Les vendredi 13 portent malheur, assurent les superstitieux. Seule certitude, on se souviendra longtemps de celui de mars 2020 qui a probablement marqué la fin de la saison rugbystique, en réponse au mesures prises pour réguler l’épidémie de coronavirus.
Le pire, avec le recul ? Il est qu’en toute bonne foi, l’allocution télévisée de la veille voulue rassurante par président Macron ne laissait rien augurer du séisme qui allait se dérouler, en cette journée de vendredi 13 appeler à demeurer de sinistre mémoire. Après tout, le président n’avait pas évoqué de stade 3, et surtout appelé à la "prise de responsabilité" de tous les citoyens. Chose que les grandes fédérations sportives ont pris au pied de la lettre, à une vitesse qui a quelque peu pris de court la FFR...
Il était en effet 9h09 vendredi matin, lorsque la Fédération emboîta le pas de ses homologues en annonçant la suspension de toutes ses compétitions, confirmant l’information publiée deux heures plus tôt sur Rugbyrama.fr. "La FFR suspend dès ce jour toutes ses compétitions, rassemblements et entraînements, ainsi que ceux de ses ligues, départements et clubs, jusqu'à ce que les conditions sanitaires permettent leur reprise", communiquait ainsi la FFR par la voix de son président Bernard Laporte.
Une journée "effet domino"
Moins d’une heure plus tard, c’est la LNR qui décidait d’avancer son Comité Directeur extraordinaire (à l’origine prévu lundi à Toulouse) pour décider de la suspension du Top 14 et de la Pro D2 (au moins) jusqu’au 30 avril, deux cas de coronavirus COVID-19 étant par ailleurs suspectés au sein des employés du club d’Agen. "Le rugby professionnel entend assumer pleinement sa responsabilité dans cette situation exceptionnelle, indiquait l'instance. Le comité directeur de la LNR a donc décidé la suspension temporaire des Championnats de Top 14 et Pro D2. Cette décision est à effet immédiat et s'applique aux deux matches en retard de Pro D2 qui étaient prévus samedi (Montauban-Provence et Carcassonne-Valence)."
Par effet domino inévitable, c’était enfin la Coupe d’Europe qui annonçait la suspension de ses compétitions, le coup de grâce étant délivré en cours d’après-midi par l’annulation d’un Pays de Galles-Ecosse qui paraissait finalement incongru (après avoir été dans un premier temps maintenu) dans le cadre des Six Nations, au vu des reports déjà décidés au mois d’octobre d’Irlande-Italie, Italie-Angleterre et France-Irlande.
Toulouse, cocu de l’histoire ?
L’heure est donc à la santé publique, on l’a bien compris, tous les entraînements de toutes les équipes étant annulés, au point de décréter un chômage technique inédit. Une mesure compréhensible au vu du contexte et sous l’émotion d’une journée de dingue, mais qui ne manquera pas de poser des questions lorsqu’arrivera le 30 avril. Car même dans l’éventualité où l’épidémie serait contrôlée à ce moment-là, les dates de repli ne seraient alors plus légion.
Se dirigerait-on alors vers un gel pur et simple des championnats, sans montée ni relégation d’aucune sorte, toutes compétitions confondues ? Cela semble bien l’hypothèse la plus plausible, oui. Le cas le plus gênant concernant, in fine, les places qualificatives pour la Coupe d’Europe puisqu’à l’instant T, Clermont (6e) serait le grand gagnant et Toulouse (7e) le cocu de l’histoire. À moins d’imaginer un traitement de faveur exceptionnel dans des circonstances qui ne le sont pas moins pour le club quadruple champion d’Europe.
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