L'Irlande sans convaincre

A défaut de spectacle et de jeu, le retour à Raven Hill de l'Irlande, après 53 ans d'absence, aura fourni son lot de suspense. Alors que le XV du trèfle avait repris l'avantage grâce à un drop de Ronan O'Gara à cinq minutes du final, l'Italien Pratichetti lançait un contre de 80m avec son compère Robertson pour marquer le deuxième essai transalpin dans les arrêts de jeu. Mais il était sans doute écrit que l'Irlande ne devait pas perdre devant son public, juste avant la Coupe du monde. Et dans une dernière action très douteuse, dépatouillée par la vidéo, l'ouvreur irlandais marquait l'essai de la victoire.

Une victoire qui n'apporte pas les certitudes recherchées par les hommes d'Eddie O'Sullivan. Au contraire, ce sont les Italiens qui rentrent avec la sensation du devoir accompli même si c'est sans ce succès de prestige pourtant mérité dans les valises. Passées les cinq premières minutes, où l'Irlande n'a finalement fait qu'illusion, les hommes de Pierre Berbizier ont joué crânement leur chance, gênant considérablement le XV irlandais. Mais malgré une domination territoriale nette, les Transalpins n'arrivent toutefois pas à concrétiser.

Comme un soufflé

C'est finalement l'Irlande qui se voit offrir l'occasion de marquer. Et offrir est exactement le mot qui convient pour décrire le cadeau de l'Italie. Sur un coup de pied par dessus banal d'O'Gara, Bortolussi et De Marigny ne parviennent pas à contrôler le ballon dans leur 22m. Trimble, titularisé au centre aux côtés de D'Arcy, n'en demandait pas tant. Mais comme il y a une "justice", Troncon file à dame juste avant la pause sur une pénalité rapidement jouée par son ouvreur, qui se rattrape là de sa bourde. Finalement, l'Italie bascule en tête à la pause. Mérité.

Au retour des vestiaires, les Irlandais sont comme des morts de faim sur la pelouse. Nul doute qu'Eddie O'Sullivan n'a pas dû goûter à la première période de ses joueurs. Mais après un quart d'heure, l'envie des Verts retombe comme un soufflé. Les Italiens sont pourtant cuits physiquement mais ils tiennent le choc. Les deux équipes viennent à peine d'en terminer avec leur préparation et cela se voit. Une pénalité d'O'Gara ramène les deux équipes à égalité avant le final à suspense. Raven Hill peut sourire mais en coin...