Dominici : "Un match piège"

Pourquoi n'avez-vous pas participé à l'entraînement de ce matin ?

Christophe Dominici.- J'ai un petit peu mal à l'épaule gauche. J'ai reçu un coup le week-end dernier contre Toulouse mais je ne pense pas que ce soit très grave.

Avez-vous des souvenirs de votre dernier match en Italie (Dominici était sorti sur K. O., NDLR) ?

C. D.- Maintenant je m'en souviens mais pendant quelques temps je n'avais aucun souvenir (rires). Le rugby est un sport où l'engagement physique est primordial donc je n'ai pas de souci de ce côté là. Yannick Jauzion m'a fait la même chose lors de la dernière demi-finale du Top 14.

Vous aviez perdu votre premier match du Tournoi en Ecosse la saison dernière. Avez-vous une pression supplémentaire pour cette rencontre en Italie ?

C. D.- Nous n'avons pas de pression supplémentaire, mais nous devrons être présents sur les fondamentaux. L'Italie est prête et elle veut faire un gros coup pour ce premier match du Tournoi. Ce déplacement à Rome a tout du match piège. A nous d'être bien rigoureux pour débuter parfaitement ses sept semaines. Gagner avec la manière nous permettrait d'être dans une dynamique positive.

Une contre-performance serait-elle mal venue alors que l'équipe de France a mis en place un système de stage pendant sept semaines pour ce Tournoi ?

C. D.- Stage ou pas stage, une contre-performance plomberait tout le monde. Quand on regarde le contexte et quand on sait qui entraîne l'équipe d'Italie, nous devons gagner ce match. Pierre Berbizier connaît très bien la maison "France". Dans la vie, il y a des gens qui sont aigris d'autres pas, des personnes qui sont gentilles d'autres moins. Je n'ai pas lu les récentes critiques qu'il a émises sur l'équipe de France, mais je sais qu'il a écrit des chroniques dans un quotidien qui n'étaient pas toujours gentilles envers l'équipe de France. Je pense qu'il aimerait être sélectionneur des Bleus. Attention, je respecte Pierre Berbizier pour tout ce qu'il a fait dans sa carrière. D'ailleurs, si j'en voulais à tout ceux qui m'ont un jour critiqué, je ne parlerais plus à grand monde.

Que pensez-vous de l'équipe d'Italie ?

C. D.- L'Italie a réussi des très bons matchs au mois de novembre contre l'Australie et l'Argentine. Ils ont compris qu'il fallait avoir une très bonne défense pour gagner et ils sont maintenant bien en place. Ils doivent maintenant apporter une petite touche tactique à leur jeu. Tous les joueurs italiens jouent aujourd'hui dans notre championnat. Ils ont des qualités et nous les préparons au haut niveau. C'est pareil avec les joueurs argentins. Nous devons donc aborder ce match avec beaucoup de précaution et de maturité.

Le staff technique a mis en place des nouvelles dispositions à Marcoussis, notamment avec la presse. Est-ce une façon de montrer que l'échéance de la Coupe du monde se rapproche rapidement ?

C. D.- Les joueurs ont aussi donné leur avis et émis des souhaits. Nous avons besoin de ce cloisonnement pour ne rien laisser filtrer de la vie de groupe. Nous devons nous créer une bulle et c'est bien de commencer dès le Tournoi. Une Coupe du monde se gagne aussi hors du terrain. Un groupe, ça reste quelque chose de très fragile. Si à Paris nous n'avions pas eu un esprit de corps et de famille très fort, nous n'aurions jamais gagné notre match face à Toulouse, car les Toulousains nous ont largement dominé pendant quarante minutes. Une équipe nationale, c'est encore plus fragile. Ces sept semaines vont être très importantes, notamment pour l'encadrement. Cela va leur permettre de voir comment le groupe va évoluer. Et puis ces nouvelles règles sont là pour éviter de reproduire l'expérience Michalak. Il était très jeune et il a été envoyé au bûcher.