L'Italie l'a fait !

On ne verra sans doute plus l'Ecosse avec son nouveau maillot orné de bandes jaunes sur les épaules. Si elle est superstitieuse. Car sa défaite est plutôt la conséquence d'une entame catastrophique. On peut même aller jusqu'à dire ridicule. Avec trois essais encaissés lors des six premières minutes, le premier sur un contre, les deux autres sur des interceptions, les Ecossais ont fait fort, quelque chose de rare au niveau international. Les Transalpins, eux, n'en demandaient pas tant pour signer leur première victoire à l'extérieur depuis leur entrée dans le Tournoi en 2000. Mais ce succès, ils ne l'ont pas volé.

Cusiter, à côté de la plaque

Pour la première fois, on sentait l'Italie capable de franchir ce cap: gagner au-delà des Alpes. Est-ce cette sensation qui a pesé sur les hommes de Frank Hadden à l'entame du match? Peut-être. Il n'a en tout cas pas fallu plus de 18 secondes à Mauro Bergamasco pour contrer un dégagement du jeune Godman et inscrire un premier essai (0-7, 1re). Abasourdis, les Ecossais encaissent un second essai moins de trois minutes plus tard. Sur une passe hasardeuse de Cusiter, Scanavacca intercepte au milieu de terrain et file aplatir (0-14, 4e).

Le coup est dur, pourtant le XV au Chardon n'a pas touché le fond. Deux minutes plus tard, Cusiter - encore lui - se débarrasse du ballon plus qu'il ne le passe. Robertson intercepte et file à l'essai (0-21, 6e). Murrayfield est sans voix. Les Ecossais se ruent alors à l'attaque, mais la défense italienne est impériale. Paterson ne tape pas les pénalités et sur une penaltouche, Dewey transperce le rideau défensif transalpin pour remettre les siens dans le droit chemin (7-21, 16e). Une pénalité de chaque côté et les Italiens atteignent la pause avec une avance confortable (10-24).

Scanavacca ne rate rien

Au retour des vestiaires, le schéma reste le même. L'Italie gêne toujours autant l'Ecosse dans ses lancers et sa mêlée reste dominatrice. Son jeu au pied fait le reste face à un XV au Chardon pas inquiétant jusqu'à la percée victorieuse de Paterson sur 50 mètres (17-24, 61e). Le Squadra Azzura ne craque pas pour autant et enfonce le clou avec deux pénalités de Scanavacca (67e, 72e), auteur d'un sans-faute au pied et de 22 points au total. Alessandro Troncon donne de l'ampleur au score sur un essai en force, symbole de la supériorité du pack italien sur cette rencontre (17-37, 76e).

Ce succès, le plus large pour l'Italie dans le Tournoi, vient confirmer une prestation convaincante à Twickenham où elle avait inquiété l'Angleterre. Elle lui donne également un certain avantage psychologique sur l'Ecosse qu'elle retrouvera au premier tour de la Coupe du monde, avec pour enjeu une place en quarts derrière l'intouchable Nouvelle-Zélande. L'Ecosse, qui essuie son premier revers à Murrayfield depuis 2005, laisse s'envoler le peu de certitudes qu'elle avait obtenu après sa victoire sur le pays de Galles. Pas sûr qu'elle ressorte ce nouveau maillot de si tôt.