Ibanez, so British

Par Rugbyrama
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Le capitaine tricolore Raphaël Ibanez connaît bien les Anglais. Un atout précieux pour le XV de France qui tentera de poursuivre son rêve de grand Chelem à Twickenham dimanche. L'ancien Dacquois sait bien que ce sera moins facile qu'il n'y paraît.

Il les connaît trop bien. Raphaël Ibanez a croisé le fer avec les Anglais à dix reprises. Avec les Bleus tout du moins. En club, il compte une bonne centaine d'empoignades avec eux en quatre saisons de Premiership. Alors qui mieux que lui pour parler des ennemis préférés des Français ? Malgré leur nourriture très éloignée des magrets et gésiers landais, leurs hivers aux jours très courts et la rigueur de leur climat, le capitaine tricolore sait les apprécier : "Je les côtoie au quotidien et je peux vous dire que ce sont de gros compétiteurs. Ils poussent très loin leurs exigences et le niveau de leur engagement physique est énorme."

Physiquement, ce sera dur donc dimanche. Ça, on le savait. Mais le Dacquois va plus loin : "Ils possèdent une sorte de conviction, de confiance qui tient envers et contre tout." Pas flagrant en ce moment... Il poursuit : "Je ne m'inquiète pas pour eux malgré leurs difficultés actuelles. Pour l'instant ils cherchent l'équilibre entre leur traditionnel engagement physique et leur volonté de créativité. Mais, pour en avoir parlé avec quelques uns d'entre eux le week-end dernier, ils ne sont pas du tout abattus. Ils ont une réelle capacité à réussir de gros matchs dans ces périodes difficiles."

"Une équipe se construit"

Et quelle période... Laminé par l'Irlande à Croke Park (43-13) et pas brillant contre l'Italie à domicile (20-7), le XV de la Rose devra se passer dimanche de son pilier et capitaine Phil Vickery, de son puissant centre Andy Farrell et de son maître à jouer Jonny Wilkinson. Et Brian Ashton, refroidi par le manque d'intentions en Irlande, a décidé de faire le ménage.

L'ancien capitaine Martin Corry (qui glisse en 2e ligne) n'a même pas été choisi pour endosser de nouveau le brassard. C'est le vétéran Mike Catt qui le portera. La France s'apprête donc à rencontrer une équipe diminuée. "Non, coupe Raphaël Ibanez. Moi je m'interdis de dire qu'ils sont diminués. Bien sûr, la sélection annoncée est très différente de celle de Croke Park, mais je connais les joueurs appelés et sais qu'individuellement, chacun d'entre eux est très bon."

Il y a en fait plusieurs façons de voir les choses : " D'un côté, on peut se dire qu'ils manqueront de cohésion et de maîtrise collective mais d'un autre côté, ces joueurs vont être complètement libérés et survoltés pour leur première sélection. Et surtout, ils vont recevoir la France à Twickenham. C'est vraiment quelque chose pour eux."

Pour les Français aussi bien sûr. Mais au fait, quid des Français justement ? "C'est toujours exceptionnel pour nous un match contre l'Angleterre. En plus, celui-là pourrait nous mener vers le grand Chelem. On sent qu'une équipe est en train de se construire. C'est dur à expliquer... Il y a une certaine forme de complicité, de sérénité qui s'est créée entre nous. Ca s'est vu contre l'Irlande ou le pays de Galles. Je ne sais pas si nous aurions réagi de cette façon par le passé." Ça tombe bien, parce que c'est l'avenir proche qui nous intéresse avec la Coupe du monde en France dans six mois.

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