Serge Blanco, numéro 15 de votre XV de légende

Par Rugbyrama
  • XV historique - Serge BLANCO (France), arrière.
    XV historique - Serge BLANCO (France), arrière.
Publié le Mis à jour
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XV HISTORIQUE - Après avoir élu poste par poste les joueurs dans le XV historique, la rédaction vous propose un portrait de chaque gagnant. Aujourd’hui : l’arrière (numéro 15) Serge Blanco.

Pour ce dernier vote, dans le cadre de l’élection de votre XV historique, vous avez décidé d’élire Serge Blanco à l’arrière de cette fabuleuse équipe. 6e et dernier Français à y figurer, Blanco laissera une trace impérissable dans le rugby hexagonal, et mondial (participant avec réussite aux deux premières éditions de la Coupe du monde).

Né au Venezuela, et rejoignant à seulement 2 ans la France, le jeune Blanco ne tarde pas à s’acclimater à l’air du Pays Basque. Doté, très jeune, de qualités athlétiques supérieurs à la moyenne, il excelle dans tous les sports. Au point de recevoir une proposition pour rejoindre le club de foot de Nantes, qu’il déclinera, ne voulant pas quitter la région qui l’avait accueillie. C’est finalement dans le rugby qu’il décidera de s’illustrer. Durant près de deux décennies au plus haut niveau, il sera fidèle à Biarritz, malgré un palmarès vierge, et deviendra un phénomène sous le maillot frappé du coq.

Loyauté infaillible au BO

Entre 1975 et 1992, soit la totalité de la carrière, Serge blanco ne connaîtra qu’un seul et unique club : le Biarritz Olympique. Impossible pour lui de s’émanciper ailleurs, malgré une équipe Basque dans laquelle il fait figure d’exception. Seul joueur de l’effectif ayant une renommée internationale, à l’époque. Il aura cependant un mal fou à emmener son club vers les sommets du rugby français.

Ironie du sort, c’est en 1992, au crépuscule de sa carrière, et alors qu’il vit sa dernière saison avant de prendre sa retraite que le joueur connaîtra son plus grand frisson en club. Après avoir éliminé Tyrosse, Brive, l’ennemi juré Bayonnais et Grenoble lors des phases finales, Blanco et les siens se présentent au Parc des Princes, en finale, pour défier Toulon. Mais la cruelle défaite (19-14) constituera le dernier match de sa brillante carrière.

Monument du rugby français

Palmarès vierge en club, donc, mais radieux avec le XV de France. Entre 1980 et 1991, Blanco accumule 93 sélections pour 38 essais, battant ainsi le record d’essais marqués pour les Bleus et qui est encore d’actualité aujourd’hui, sacrée prouesse ! Avec Philippe Sella, Didier Camberabero, Pierre Berbizier ou encore Patrice Lagisquet, Blanco va permettre à la France du rugby de vivre un un véritable âge d’or dans les années 80.

En 1981, l’arrière vit son premier Tournoi et s’adjuge déjà le Grand Chelem. En 11 participations aux 5 Nations, il soulève 6 fois le trophée, soit 55% de réussite dans cette compétition. C’est en 1987 qu’il vivra sa plus belle année avec sa sélection. Après un Grand Chelem réalisé au printemps, le deuxième de la carrière de Blanco, les Bleus se présentent avec l’étiquette de favori, en Nouvelle-Zélande et en Australie, pour disputer la première Coupe du monde de l’histoire. Les Bleus perdront en finale contre les Black, après un parcours remarquable.

Apogée de sa carrière à partir de 1987

Durant cette Coupe du monde, Blanco se manifeste comme le meilleur arrière du monde. Rapide, véloce et finisseur hors pair, son essai en demie contre l’Australie est révélateur de toutes les qualités. Il inscrit l’essai victorieux, dans les derniers instants du match, pour permettre aux Bleus de rallier la finale. Un essai d’anthologie, dont il sera à la conclusion, après une accélération foudroyante en bout de ligne. Le climax de sa carrière, assurément.

Moins populaire que le premier, au vu de son importance, il marque en 1990 un essai magistral après une course de 100 mètres, de nouveau face à l’Australie, sa victime préférée. Rien ne semble alors arrêter le trentenaire, en pleine possession de ses moyens. A l’approche de son dernier grand rendez-vous international, le Biarrot espère connaître meilleure fortune, lors de cette Coupe du monde 1991, que la défaite connue 4 ans plus tôt en finale. L’élimination précoce contre les Anglais dès les quarts ne lui permettra pas d’accomplir son rêve. Mais il pourra se consoler en étant à l’origine d’un essai considéré, encore aujourd’hui, comme un chef d’oeuvre symbolisant à son paroxysme le "French Flair". Amorçant une relance de son en-but, et après des relais de ses coéquipiers de toujours Sella et Camberabero, le jeune Philippe Saint-André ira aplatir l’essai.

Cet essai marquera le dernier fait notable de la génération Blanco, avec à la conclusion d’une action rondement menée, la nouvelle génération incarnée par Saint-André. Une sorte de passage de témoin.

Retraité depuis 1992, Blanco continuera d’occuper une place forte dans le paysage rugbystique en France. Président de Biarritz entre 1995 et 1998, il est ensuite président de la ligue nationale de rugby jusqu’à 2008, avec comme principal accomplissement, la mise en place de la poule unique, en 2004. Revenu à Biarritz après ce passage à la ligue, Blanco quittera définitivement le club après l’échec du projet de fusion avec l’Aviron Bayonnais en 2015.

Rares sont les joueurs qui ont laissé une empreinte aussi indélébile que celle de Serge Blanco dans le rugby français.

Par Thibaud Gouazé.

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