Ferrou : "Ça a été très long"

Par Rugbyrama
  • Benjamin FERROU - La Rochelle - Lyon - Finale d'accession - Pro D2
    Benjamin FERROU - La Rochelle - Lyon - Finale d'accession - Pro D2
Publié le Mis à jour
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Vainqueur de Lyon 32-26 au terme d'un match dantesque dimanche, La Rochelle a décroché son billet pour le Top 14, huit ans après sa descente en Pro D2. Une joie immense pour un club qui y travaille depuis des années, à l'image du demi de mêlée Benjamin Ferrou, auteur d'un essai durant la rencontre.

Quel est votre sentiment deux jours après cette montée en Top 14 ?

Benjamin FERROU : On commence à redescendre sur terre et à se rendre compte qu'on y est arrivé. Ça fait tellement longtemps qu'on travaille pour parvenir à ça. Ça y est, on réalise.

Cela n'a pas été un match facile puisque Lyon avait marqué trois essais en 25 minutes. Mais vous avez su revenir. Cette victoire montre-t-elle que vous étiez prêts pour remonter ?

B.F. : Exactement. C'est un peu à l'image de notre saison. Nous avons connu un départ un peu difficile et il a fallu se serrer les coudes pour rester en haut du classement et finalement arriver à cette montée. Sur le match, ça a été un peu ça aussi. Nous avons fait une mauvaise entame mais nous avons réussi à coller au score grâce à une grosse mêlée et à un bon buteur. Et puis à la fin, nous sommes parvenus à repasser devant. Nous savions à la mi-temps que si nous arrivions à leur passer devant, ils prendraient un coup sur la tête, seraient déstabilisés et que nous pourrions alors envisager de gagner.

Avez-vous douté ?

B.F. : Forcément. Quand on prend trois essais en 25 minutes, on se pose évidemment des questions. A ce moment du match, on se demande comment on va trouver des solutions. Mais nous avons su nous resserrer, nous nous sommes appuyés sur notre grosse mêlée et ça a payé.

Le rôle des cadres a-t-il été déterminant ? A votre image d'ailleurs puisque vous marquez le premier essai et êtes à l'origine du deuxième...

B.F. : Je le pense. Il faut des cadres dans une équipe. Et à des moments difficiles comme celui-là, il faut qu'ils parviennent à ressouder le groupe pour montrer qu'on n'est pas en train de prendre l'eau et qu'il y a des solutions, que nous, nous pouvons remettre tout le monde dans le droit chemin. Et ce n'est pas que psychologique. Il faut aussi que nous apportions dans le jeu pour permettre de rester collés au score. Je crois que nous avons réussi à le faire.

Les cadres ont eu un rôle déterminant dans la saison également, avec une prise en main du groupe au mois de janvier. Que s'est-il passé ?

B.F.: Ce n'était pas vraiment une prise en main. Nous avons parlé tous ensemble, on s'est dit qu'il fallait arrêter de se cacher et "s'y filer" un peu plus. Qu'il fallait prendre conscience que le groupe était assez mature, qu'il était prêt à faire quelque chose et que c'était maintenant ou jamais. Nous avons essayé de mobiliser tout le monde pour remonter après un début de championnat un peu mi-figue, mi-raisin.

Cela a fonctionné, puisque le Stade rochelais a perdu seulement deux de ses dix-sept derniers matchs. Lyon était favori dimanche malgré vos quatre qualifications consécutives en phases finales ces dernières années. Comment avez-vous vécu cette montée ?

B.F. : Cela fait huit ans que La Rochelle est descendu et huit ans que je suis à La Rochelle. Je l'ai donc vraiment vécu depuis le début. Avec Robert Mohr, le capitaine, nous sommes arrivés au même moment et nous nous sommes battus toutes ces années pour en arriver-là. Ça a vraiment été très long, le club s'est restructuré, il y a eu un soutien énorme de la ville, des supporters pour y parvenir. Certains joueurs sont arrivés l'année dernière et montent déjà alors que nous, nous y sommes depuis huit ans ! Ça a été un travail très dur. Mais si nous étions au courant que les Lyonnais avaient des grosses ambitions, nous savions aussi que nous n'étions pas si loin d'eux. A domicile, nous avons perdu contre eux sur une petite erreur défensive et nous étions conscients que rien n'était joué pour la finale. C'était la même chose contre Oyonnax en demi-finale et lors du dernier match de la saison. Nous savions que nous devions nous battre jusqu'à la fin. Ce que nous faisons depuis huit ans.

Est-ce le plus dur qui commence maintenant ?

B.F. : C'est sûr que sportivement, ça va être un autre challenge. Mais nous allons essayer d'en profiter compte tenu de tout ce que nous avons fait pour en arriver-là. La majorité des joueurs qui se sont battus en Pro D2 seront avec nous la saison prochaine alors nous allons préparer pour ne pas faire pâle figure.

Personnellement, vous allez faire votre retour dans l'élite après votre passage à Bourgoin en Top 16. Comment envisagez-vous cela ?

B.F. : Arriver à monter avec un club où l'on évolue depuis huit ans, c'est vraiment plus fort. J'ai un peu bouclé la boucle, c'est ce que je voulais dans ma carrière. Même si à un moment donné, je me suis dit qu'on n'allait jamais y arriver (rires) ! Maintenant j'ai 32 ans, donc il va me rester trois ans au maximum. Finir là-dessus, c'est vraiment bien.

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