Dax : Un point c'est tout ?

N'allez surtout pas dire qu'une victoire bonifiée constituait un minimum pour les Dacquois, Marc Lièvremont ne l'apprécierait guère. "Ca m'agace toujours un peu quand un joueur parle du bonus offensif dans une interview d'avant-match. C'est manquer de respect envers l'adversaire. On ne joue jamais pour ça, je n'ai jamais préparé un match en disant aux gars qu'il nous le fallait absolument. C'est la cerise sur le gâteau quand il est offensif mais ça accompagne avant tout la déception d'une défaite quand il est défensif."

N'empêche que c'est bien pratique. En empochant cinq points (avec six essais à la clé) samedi, Dax a pris un point à ses concurrents directs pour les demies. Et ses onze points de bonus glanés depuis le début de la saison (c'est le record du championnat) lui permettent de n'avoir qu'un à deux points de retard sur les trois autres poursuivants d'Auch, en comptant une à deux victoires de moins. Cela fait un peu comptes d'aphoticaire, certes, mais ça vaudra très cher à la fin de la saison.

Manque de constance

L'autre point important de la victoire contre Colomiers, c'est la belle réaction des joueurs après la claque prise à Pau (défaite 33-16). "Cette victoire est satisfaisante c'est vrai, parce que nous étions restés sur une mauvaise impression pendant la trêve. C'est bien d'avoir pris du plaisir, d'avoir été sérieux et d'avoir exprimé un certain potentiel offensif, poursuit l'ancien troisième ligne international. Mais il faut aussi parler du dernier quart d'heure, qui n'a pas été bon. Nous manquons de constance, c'est notre point faible. Nous prenons un essai alors que Colomiers n'a plus rien à gagner. Nous sommes seulement la siixième défense du championnat. Ce n'est qu'un chiffre mais une bonne défense est révélatrice d'une équipe qui ne lâche rien. Et ce n'est pas notre cas."

C'est là qu'on en revient aux fameux points de bonus : "C'est l'histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein. Nous avons le record de points de bonus défensifs (sept, NDLR). Cela montre que nous sommes une équipe qui s'accroche mais cela veut aussi dire qu'on ne se bat pas suffisamment. Globalement, j'ai le sentiment qu'on ne se fait pas assez mal collectivement et individuellement."

Et il faudra se battre chez des Grenoblois défaits de peu, 29-23, au Racing Métro le week-end dernier. Même si le FCG est un promu, il occupe une très honorable dixième place au classement et il n'est jamais simple d'aller gagner en Isère. "Ca fout un peu la trouille, avoue Marc Lièvremont. Nous voulons un résultat là-bas. Si on doit se contenter d'un énième bonus défensif, on le fera. Mais on se prépare pour pouvoir espérer mieux." D'autant que le calendrier ne sera pas facile à négocier ensuite avec le derby contre Mont-de-Marsan et deux matchs contre les deux premiers du classement, à Béziers et à Auch.