L'édito de J. Verdier

Par Rugbyrama
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Chaque semaine, retrouvez l'édito de Jacques Verdier, directeur des rédactions du Midi Olympique.

La gifle !

Quarante-huit heures après, je n'en suis toujours pas revenu. Comment Biarritz et Paris ont-ils pu passer de la sorte à côté de leur défi européen ? Paris, à la rigueur, on doit pouvoir comprendre. Le défi était terrible et l'équipe de Leicester présentait de telles garanties de puissance, d'endurance, de ténacité, que le soutenir relevait de la gageure. De fait, le Stade français fléchit, s'arc-bouta, plia, sans jamais rompre. Enfin, jamais... Un plaquage raté de Glas, au terme de la rencontre, suffit à le sonner. Regrets éternels. Pour l'héroïsme manifesté, la ténacité défensive, le pur talent de Juan Hernandez. Mais en même temps, pouvait-on échapper à ce scénario ? A l'implacable martèlement des Tigres, à la force, au rythme, à la prégnance de leurs tirs groupés ? Poser la question, c'est d'une certaine façon y répondre...

Mais Biarritz ? Comment une équipe à ce point maîtresse de la balle et des phases de conquête, capable lors du premier acte de superbement lancer le jeu selon des combinaisons nouvelles, s'y prit-elle pour se briser continûment sur le mur de l'Atlantique ? Et d'où vint l'incapacité formelle où furent rendus les Biarrots de franchir la ligne davantage, de jouer dans la défense, de marquer ?

La lenteur de la charnière à transmettre, à déplacer le jeu, fut évoquée après coup. Elle ne saurait tout expliquer. C'est si vrai que le BOPB semble souffrir depuis quelques mois d'un problème que l'on dirait moral et qui nuit grandement à ses performances.

Tous, sur le tard - comme les Toulousains lors de leur élimination en phase préliminaire - jurèrent vouloir se reprendre en championnat. Tous ! Effacer ça en étant champions de France. Las, il n'y aura qu'un champion au bout du compte et les autres, tous les autres, se mordront peut-être les doigts de n'avoir pas su négocier un virage européen d'importance au soir du premier avril.

"Poison d'avril" titrait notre Midi Olympique dans son édition de lundi. Je ne regrette pas ce titre...

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