L'édito de J. Verdier

LE NOUVEAU CLERMONT !

Dimanche, sur RMC, Aurélien Rougerie nous confiait ses craintes de voir son club porté aux nues trop tôt. Un fond de superstition préside à la destinée de tout sportif et Aurélien n'échappe pas à la règle. Ce qui frappe, pourtant, devant les résultats du club auvergnat, c'est la continuité, le sérieux, l'équilibre qui se font jour depuis le début de la saison. L'on pouvait craindre pour eux que la trêve internationale ait jeté un froid sur la belle mécanique que l'on sait. Or, le match de reprise à Narbonne fut, de leur point de vue, épatant et nous confirma dans l'idée qu'il s'agissait bien là de l'équipe joueuse et entreprenante que l'on voyait s'épanouir à l'automne.

"On avait peut-être besoin, dit Aurélien - qui marqua pour le coup trois essais et dégagea une force vertigineuse -, d'un meneur d'hommes comme Vern Cotter pour sortir de l'ornière, oublier toutes ces années d'échec. D'un homme qui ne fait pas la part belle à l'affectif, mais se veut à poigne." Bel aveu et des plus édifiants de celui qui vient de joliment se relancer dans la course à l'équipe de France. A la réflexion, Olivier Saisset qui lui aussi avait réussi à Clermont-Ferrand durant un laps de temps il est vrai très court, était peut-être un homme de cette trempe. Mais voilà donc Montferrand relancé comme jamais et c'est un vrai bonheur pour tous les amoureux de ce jeu.

Non seulement parce que l'AS Clermont apporte une note finalement exotique sur un championnat que dominent sans partage, depuis plus de dix ans, Paris, Toulouse et Biarritz, mais surtout par ce qu'elle court éperdument depuis sa création après un titre de champion qui lui fait toujours défaut. Alors cette année serait-elle ?... On ne va pas, mon cher Aurélien, selon tes voeux, sanctifier trop tôt nos "jaunards" ! On cherche juste à saluer les progrès d'une équipe qui, depuis bientôt huit mois en impose et sur laquelle le rugby français, à court de nouveautés, fonde de réels espoirs...

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