Coupé(s) du monde

Par Rugbyrama
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Le troisième ligne du Stade français Pierre Rabadan reprend ses chroniques à l'occasion du match d'ouverture de la Coupe du monde qui verra évoluer beaucoup de ses amis et coéquipiers, des deux côtés.

Nous y voilà enfin.

Après quatre ans d'attente et pour la première fois dans notre pays, la coupe William Webb Ellis est arrivée dans notre douce France et elle s'apprête à couronner une nouvelle nation, aussi bleue puisse-t-elle être...

Le pays entier se noie à présent dans un rugby omniprésent, que l'on en voie aux infos, dans les pubs, les magazines et même aux Guignols.

La terre va enfin tourner ovale pendant les semaines à venir. Et ça fait du bien, il faut l'avouer.

Chaque bar, restaurant, s'est mis à la couleur du monde pour l'accueillir dans les meilleures conditions, pour que cette coupe soit celle de l'explosion populaire du rugby, que ce sport prenne une dimension supérieure, celle d'un sport de masse peut être, qui sait...

Que ce moment devienne inoubliable pour un pays, une génération, allez emballons-nous, pour toutes les générations.

La Coupe du monde débute aujourd'hui, par ce déjà mythique France-Argentine, que l'on a pris soin de qualifier de match d' "Ouverture", gageons qu'il le sera !

Il revêt une importance capitale pour le parcours des deux équipes.

On aurait difficilement pu souhaiter une affiche plus alléchante pour l'ouverture d'un tel événement.

Des joueurs qui se connaissent sur le bout des doigts, qui sont amis pour certains, adversaires voir concurrents pour d'autres, selon les clubs.

Une même culture au service d'un jeu qui n'a rien de stéréotypé pour ces deux nations qui donnent de l'air au jeu... malgré l'enjeu, en tout cas espérons-le !

Les trente joueurs qui débuteront le match de ce soir se trouveront coupés du monde, de l'histoire qu'ils s'apprêteront alors à écrire, au risque de passer à côté du rendez-vous s'il profitent un peu trop de l'événement.

Pourtant, il y a eu deux préparations bien différentes.

Les Français, brillants, robustes, attaquants qui ont survolé leurs matchs amicaux face à des Argentins en mal de haut niveau qui ont peiné à se trouver, au travers d'un seul match de préparation digne d'un événement de cette ampleur, face aux Gallois.

Mais tout le monde sera à égalité au début des 80 premières minutes suivant la cérémonie d'ouverture de cette VIème Coupe du monde...

Du côté de la communication, la France a choisi, elle, de la cibler, au compte-gouttes disent certains, en se protégeant du monde extérieur, se créant une identité propre, une vie de groupe à part entière pour en tirer un profit maximal.

Les Pumas, eux, ont semble-t-il choisi une communication plus "agressive". Une certaine guerre psychologique, une guerre des mots qui les confinent dans l'univers hostile auquel ils s'attendent ce soir...

Alors après ces belles paroles échangées par media interposés, où l'on a vu mes amis Agustin Pichot et son co-équipier Christophe Dominici se rappelaient aux bons souvenirs de quelques paroles où ils se chambraient, l'heure n'est plus aux mots et autres influences...

Ce soir, en pénétrant dans ce cher couloir du Stade de France, devant les yeux de la planète entière, les acteurs de cette rencontre n'auront plus à se parler, à user de stratagèmes.

La vérité du terrain dictera sa loi. Comme le dit un proverbe africain : "Quand deux yeux se rencontrent, la bouche n'a rien à dire."

On verra alors quelle était la bonne stratégie...

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