Lomu: "Ils ont mérité cette victoire"

La nuit dernière, j'ai passé deux heures et demie coincé dans les embouteillages dans le centre de Paris. Nous avons quitté l'hôtel du Crillon à 18h pour aller chercher des amis dans le quartier de l'Opéra et essayé de rejoindre le magasin Eden Park pour son inauguration avant d'aller dîner. Nous sommes restés deux heures et demi sans avoir fait plus d'un kilomètre, Paris était bloqué et j'étais vraiment déçu de manquer l'ouverture du nouveau magasin de Franck Mesnel - désolé les gars. Nous avons dîné chez Guy Savoy vendredi soir. Je l'ai rencontré pour la première fois en 1995 et j'essaie de retourner dans son restaurant chaque fois que je suis à Paris. C'est toujours incroyable et cette dernière n'a pas fait exception. J'y ai emmené quelques amis de Nouvelle-Zélande qui ont beaucoup apprécié.

J'ai passé la semaine à Paris, attendant le dîner inaugural de l'IRB lundi soir au château de Versailles qui est l'endroit le plus formidable pour un repas. C'est tellement riche en histoire, on doit voir ce lieu pour croire à la taille des vestibules dans le château, et voir aussi les ouvres d'art et le décor. J'ai passé la journée à travailler avec l'équipe d'Eurosport Yahoo et à parler à plus de journalistes que je ne peux en compter. Beaucoup des journalistes anglais avec qui j'ai discuté au début du Tournoi pensaient que j'étais juste un gars sympa en leur disant que si le paquet d'avants anglais avançait lors du tournoi, ils avaient une chance réelle. En leur parlant une seconde fois cette semaine et après la défaite anglaise contre l'Afrique du Sud par 36 points ils ont dû penser que je disais cela pour leur faire plaisir mais j'ai vraiment pensé que l'Angleterre avait une possibilité d'y arriver. Ils ont montré un jeu d'avants impressionnant et je ne crois pas que Jonny Wilkinson ait encore montré son meilleur niveau. Avec des joueurs comme Jason Robinson créant des ravages dans la défense adverse et la brillante individualité de l'ailier Paul Sackey ce soir peut être un soir intéressant. Le gros effort défensif de Sackey et son plaquage décisif dans le match contre l'Australie explique la présence de son équipe dans cette finale.

Le reste de ma semaine s'est déroulé en travaillant avec des entreprises, des interviews et des apparitions mais j'ai eu le temps de sortir avec quelques amis. J'ai déjeuné avec le légendaire capitaine victorieux de la Coupe du monde 1995, François Pienaar, son adorable épouse Nerine et ses deux fils Stefan et Jean au Café de l'Homme après avoir signé une sculpture dans la ville de Rugby qui sera vendue aux enchères l'année prochaine pour procurer des fonds à la Fondation de la Greffe ici en France. Vous pouvez voir les 4 sculptures dans la ville de Rugby. J'ai aussi été invité à aller tirer avec les gens du Raid jeudi. Nous sommes allés sur un stand privé près de Versailles et avons passé quelques heures à tirer avec des armes différentes. Je veux les remercier de nous avoir donné l'occasion de le faire. Cela a été une longue Coupe du monde et j'ai eu tant de travail que c'était agréable de sortir et se détendre avec quelques amis et avoir de telles activités.

Le match de vendredi était difficile à prendre car jouer la troisième ou quatrième place dans une Coupe du monde n'est pas une chose aisée et va vraiment à l 'équipe capable de surmonter sa déception d'aller si loin mais de rater l'étape principale, la finale de la Coupe du monde. Tout cela tourne autour de jouer pour son honneur et celui de son pays. Pour être complètement honnête sur cette rencontre, je pensais que l'Argentine continuerait sur sa grande forme dans cette Coupe du monde et battrait la France, mais pas avec un tel écart. Les Français ont eu quelques occasions de marquer en début de première mi-temps mais ils n'y sont pas arrivés et ils n'ont pas pris les points quand ils en ont eu l'occasion. Ils ont eu la possibilité de marquer trois points mais ils ne choisirent pas cette option. Cela les aurait aidé à rester dans le match et tout le monde sait dans les matchs de rugby que ce sont des points à prendre. Le choix de donner un coup de pied en touche n'a pas marché pour eux, la défense argentine était toujours là et n'a pas permis aux Français de marquer des points. Il est étonnant que les Argentins aient marqué 27 points sans réponse, allant de 3-0 pour la France à 27-3, cela a montré la force et la détermination des Argentins mais c'était triste pour les supporters français. Vous devez vous rappeler que la dernière fois où la France a joué à Parc des Princes elle a subi une défaite record contre les Springboks (52-10).

En disant cela, vous ne pouviez pas l'emporter sur les Argentins et tout le crédit leur revient. Pas seulement leur attaque mais aussi leur défense, ils ont plaqué avec volonté et contesté la balle dans les rucks. Ils ont marqué cinq essais, renonçant à leur jeu au pied la dernière nuit et trouvant plus d'espaces dans les contre-attaques depuis leurs propres 22 mètres. Ils ont vraiment mérité cette victoire et certains essais étaient superbes. Celui de Federico Martin Aramburu était juste magnifique à regarder avec des longues passes et de grandes percées dans la défense. Felipe Contepomi était à son meilleur niveau, inscrivant deux essais et trois transformations. Et tout cela a été fait avec deux punis. C'était une partie électrique mais je pense que les Français avaient peut-être encore en tête le match d'ouverture, ils n'étaient pas prêts mentalement à effacer le souvenir de ce jeu et à l'emporter. Ils n'ont pas montré assez de passion ou peut-être trop, par exemple quand Ibanez a reçu un carton jaune pour avoir utilisé ses pieds sur Alvarez Kairelis (qui a aussi reçu un carton jaune). C'est une honte qu'un grand homme finisse sa carrière internationale comme cela. En seconde période, Leguizamon, après un plaquage énorme sur Chabal, a reçu un carton jaune et les supporters français ont réellement pensé qu'ils pouvaient revenir mais au final Corletto a marqué en coin. Même à 14, l'Argentine continuait à jouer et était trop forte.

Maintenant, il est temps pour les deux équipes de tourner la page. Les Argentins ont fait de grandes choses pendant la Coupe du monde, montrant que rien n'arrive par hasard, qu'ils composaient une équipe forte et compétitive qui a mérité un grand respect dans le Tournoi. J'espère qu'on ne les laissera pas jouer juste des matchs amicaux mais qu'ils auront la possibilité de disputer des compétitions du plus haut niveau. Peut-être Bernard Lapasset, le nouveau président de l'IRB, leur donnera cette chance.

Je n'ai pas aimé: Être scotché dans les bouchons pendant deux heures et demi à Paris et rater l'ouverture du nouveau magasin Eden Park, la grève des transports est un cauchemar !

J'ai aimé: Voir de nouveau mon vieil ami Guy Savoy et profiter d'une nouvelle soirée fantastique dans son restaurant.