L’ovalie en métamorphose
Depuis plusieurs jours, le rugby français est en deuil. Le drame survenu, lors du match amical d’Aurillac, a, une nouvelle fois, ranimé les débats autour des risques liés à la pratique de ce sport.
Le rugby, sport de contact, mais aussi d’évitement, a évolué au gré des perfectionnements techniques, pour finalement dérivé vers un sport physique, violent, et donc dangereux. Surentraînés, les joueurs professionnels ont muté. S’il y a 20 ans Jonah Lomu, 1,96 mètre pour 125 kilos, faisait figure de joueur hors normes, aujourd’hui ses mensurations ne feraient plus exception. Alors, si le contact fait partie intégrante de ce sport, aucune des règles en vigueur ne semble avoir pris en considération la mutation physiologique opérée sur les pelouses. RMC Sport révèle que plus de 50% des blessures graves sont contractées, non pas dans les rucks, mais lors de la situation de plaqueur plaqué.
La base même du rugby serait-elle, elle aussi, gangrénée par l’ampleur de cette métamorphose ? Fractures, commotions, ou issue tragique, les instances peinent encore à trouver des solutions efficaces, malgré le cri d’alerte lancé par les professionnels. Lorsqu’en 2015 le Wallaby, Pat MacCabe, après une troisième fracture d’une vertèbre cervicale en 2 ans, déclarait : "Je suis chanceux de pouvoir arrêter ma carrière en marchant", nombreux sont ceux qui ne saisissaient pas encore l’ampleur du travail à venir. Combien de Sam Warburton, Harry, Thom Evans ou Aaron Mauger y aura-t-il encore ? Nul besoin de rappeler la difficile épreuve vécue par Samuel Ezeala en janvier dernier, ou l’image de la tête de Florian Fritz venant heurter le genou d’un Francilien, aujourd’hui le rugby fait peur.
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