La chronique de Villepreux

Par Rugbyrama
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Chroniqueur de luxe de notre site, Pierre Villepreux décrypte le jeu en toute liberté. Il revient aujourd'hui sur le match Angleterre-Italie de la deuxième journée du Tournoi des 6 Nations.

Pour l'Italie de Pierre Berbizier, après une difficile défaite contre la France, affronter la nouvelle Angleterre, plutôt convaincante contre l'Ecosse, devenait un défi bien malaisé. Il s'agissait davantage de faire le point sur les valeurs morales des troupes, plutôt que de rêver de victoire. Dans ce domaine mental, avec une solide défense, l'Italie a fait face et s'est comme contre la France créée quelques occasions puisque globalement elle occupa, surtout en seconde période, l'espace de jeu des anglais.

Pour être performant en rugby, il est plus avantageux, pour libérer son jeu et sa tête, de jouer dans le camp adverse. Cette carence dans l'occupation du terrain adverse est préoccupante pour les Anglais. Leur puissance dans l'affrontement direct ou collectif, qui en a fait des champions du monde, reste une de leur force tactique et elle n'a de sens en termes d'efficacité que si on peut l'exercer dans le camp adverse. Ceci est d'autant plus vrai que le talent de Wilkinson n'est plus à même de s'exprimer au mieux loin des poteaux adverses.

Les Italiens ont, certes peu souvent, su développer les mouvements collectifs les plus cohérents. L'essai réalisé avec un excellent enchainement a laissé entrevoir des espoirs quant à la mise en place de manière plus permanente d'un jeu plus accompli. Dans ce match, cet essai les a rassurés et ils peuvent entretenir quelques regrets d'avoir concédé en première période des fautes (pas toutes évidentes, loin s'en faut) qui ont permis à Jonny de donner au score une dimension qui ne correspondait pas au jeu sans ampleur réalisé par les Anglais.

.Wilkinson a usé et abusé du jeu au pied permettant ainsi aux Italiens de se rassurer. Le renouveau de l'Angleterre ne se fera pas, et c'est logique, aussi rapidement que prévu. Pour changer de registre, il faut des automatismes et des certitudes dans le jeu que l'on veut produire. Le rugby que veut jouer Brian Ashton n'est pas forcement celui-ci. Pour avoir vu les anglais s'échauffer en pratiquant des exercices avec opposition en réalisant un jeu de passes plutôt bien léché, on se demande pourquoi leur unique préoccupation dans ce match visait à faire du "rentre dedans" individuel. Ce n'était pas pour déplaire aux Bleus d'Italie qui ont, de ce fait, grâce à une solide défense, retrouvé leur fierté.

Dans le cadre de la prochaine opposition avec la France, la production anglaise interpelle. Quel enjeu pour le match de Twickenham ? En pleine construction, l'Angleterre en fera un test. Pour la France, il aura une odeur de Grand Chelem, ce qui, avant une Coupe du Monde est symboliquement plutôt bon à prendre.

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