Doyen, déconneur, consultant et de plus en plus rapide... voici Julien Candelon

  • Julien Candelon lors de la présentation de l'étape de Lyon - 10 juin 2015
    Julien Candelon lors de la présentation de l'étape de Lyon - 10 juin 2015
  • Julien Candelon lors de la finale face à la Russie à Moscou
    Julien Candelon lors de la finale face à la Russie à Moscou
  • Julien Candelon, l'un des leaders de France 7
    Julien Candelon, l'un des leaders de France 7
Publié le Mis à jour
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Venu au VII sur les conseils d'Emile Ntamack en 2012, Julien Candelon n'a aucun regret de son dernier choix de carrière. La preuve, avec les Bleus, le doyen du groupe est souvent le premier à déconner. Leader de vie, l'ancien ailier de l'Usap est tout aussi précieux de par son expérience et son parcours qui ont fait de lui le premier international français à VII et XV. Portrait.

Aîné du groupe France à bientôt 35 ans

Ce n'est pas un secret. A 34 ans et 11 mois, Julien Candelon est le doyen de l'équipe de France de rugby à VII. Et peut-être du circuit mondial ! rigole le principal intéressé. Ce statut d'aîné fait forcément de lui un relais majeur pour le staff des Bleus. On a des connexions naturelles, éclaire l'entraîneur Frédéric Pomarel. Un contact décisif, au moment d'intégrer les quatre renforts retenus pour rejoindre le groupe sur le championnat d'Europe.

Il a un lien privilégié avec ces garçons de Top 14 où il a longtemps évolué, illustre Pomarel. Il sait ce qu'ils ressentent, quelles sont leurs craintes, donc il est pour nous, une fois de plus, un élément important. Un échange facile autour des notions de visualisation du terrain à changer, de profondeur à prendre, ou d'importance encore plus grande à donner à la passe. Des conseils. Pas de leçon à donner. Ce n'est pas le genre de l'Agenais de naissance. Je ne pense pas avoir un rôle de sage parce que je suis quelqu'un qui aime bien vivre et qui ne se prend pas trop au sérieux, insiste-t-il. J'amène de la bonne humeur quand on peut rigoler, et de la rigueur quand ce n'est pas le cas, mais plus par les actes que par le discours.

Le premier sélectionné chez les Bleus à XV et à VII

De sa longue carrière, Julien Candelon a forcément gardé de nombreux souvenirs en mémoire. Comme son titre avec l'Usap en 2009. Ou encore ses deux sélections à XV. Une en tant que titulaire, l'autre sur le banc. Avec deux essais inscrits côté statistiques. C'était en 2005, contre l'Afrique du Sud puis l'Australie lors d'une Tournée de fin de saison. Il ne faudrait pas l'oublier. De quoi lui donner en tout cas l'étiquette du premier joueur à avoir évolué en Bleu à XV et à VII.

Julien Candelon lors de la finale face à la Russie à Moscou
Julien Candelon lors de la finale face à la Russie à Moscou

Ça donne peut-être un statut particulier, mais quand on arrive à VII, on a beau avoir eu une carrière comme j'en ai eu la chance, ça n'offre aucune garantie sur la performance, tempère pourtant le Lot-et-Garonnais. En arrivant, j'ai presque eu l'impression de faire un reset sur mes capacités pour évoluer dans cette discipline. Une sorte de seconde jeunesse récupérée en 2012 à sa signature avec la FFR, six ans après son premier (et seul) test à VII, où sa vision et sa gestuelle ont dû s'adapter, et encore plus pour combler différents postes qu'il peut désormais occuper.

Un leader de vie au sein du groupe

Lorsqu'il poursuit la description de Julien Candelon - qu'il apprécie beaucoup - voici ce qu'en dit Frédéric Pomarel: Après, c'est un barjot. Il a ce talent de leader de vie que la nature lui a donné, mais on essaye quand même de le canaliser un peu. Il saute partout, il pète parfois un petit peu des câbles, il faut réussir à le maîtriser parce que c'est un grand enfant aussi. Mais il est très utile au groupe, c'est un accélérateur de bonne humeur.

Son comportement naturel. Tel qu'il a toujours été. Et qu'il n'est pas question pour lui de renier. Je prends le rugby comme un jeu, même si on est professionnel, justifie l'ancien Perpignanais. Dans ma vie, j'ai connu des drames qui m'ont fait relativiser. Quand on perd des proches à des âges différents, on se dit qu'il faut profiter de la vie. Du coup, je ne me prends pas au sérieux au quotidien. Rire est pour moi essentiel.

Une inspiration de Philippe Guillard pour la déconne

A l'entraînement dans le quotidien de Marcoussis, Julien Candelon est souvent le premier à balancer des vannes. Coéquipiers, entraîneurs, kiné ou préparateur physique, tous en prennent pour leur grade. Même en dehors, il arrive au vif Lot-et-Garonnais de ne pas cacher cette image. Consultant pour BeIN sport, il a accepté de se mettre au défi à l'antenne, dans des conditions pas toujours avantageuses depuis novembre dernier.

Son dernier exploit: au lancer face à son ancien coéquipier de talonneur à l'Usap Guilhem Guirado, dans un rôle que l'ancien ailier a donc découvert à VII. Pas glorieux. Mais très drôle. Je l'ai laissé gagner, s'amuse Candelon. Et de reprendre de son ton des plus sérieux: Dans mon rôle de consultant, j'ai une inspiration de Philippe Guillard. Il m'a donné envie de faire un peu le clown. Même quand on est joueur, on est inspiré par quelque chose. Tellement de gens se prennent au sérieux dans la vie... Montrer qu'on sait rire aussi, ça fait du bien.

Des cagades renommées candelonades

Premier à déconner, Julien Candelon est aussi par moments le premier à se faire vanner. Son coach ne s'en cache pas: C'est vrai que c'est une cible privilégiée pour moi, mais il me le rend bien. Il ne se gène pas pour me ressortir après coup toutes les phrases à la con qu'il m'arrive de lancer avant un match. Donc je ne fais que lui rendre. Un temps, Frédéric Pomarel s'amusait même, après chaque tournoi, à repérer ses cagades, plus ou moins grosses. Les fameuses candelonades.

Julien Candelon, l'un des leaders de France 7
Julien Candelon, l'un des leaders de France 7

Le principal intéressé en garde un Top 3 en tête, entre un essai tout fait non aplatit à cause d'un rebond sur la poitrine en plein plongeon, un dégagement au pied directement dans la tête de son coéquipier Jonathan Laugel, ou encore une chute comme une crêpe sur un démarrage après bras cassé avec un pied tenu par un Fidjien au sol. Mais les situations embarrassantes accumulées ne datent pas d'hier pour Candelon. Il se souvient: L'année où on est champion avec Perpignan, je me suis vu remettre un Marius d'or par Romain Magelan, pour l'ensemble de mon œuvre sur la saison. Parce que faire rire n'est pas toujours un choix.

Une vitesse encore en progression

Face à lui, ses adversaires, eux, ne doivent pas toujours rigoler... Outre ses appuis toujours déroutants, Julien Candelon et son petit gabarit n'ont rien perdu en vitesse. D'où il puise sa capacité à inscrire un certain nombre d'essais. Comme les huit faisant de lui le meilleur marqueur du tournoi de Moscou, le week-end dernier. Aussi surprenant que cela puisse paraître, mes tests de vitesse sont meilleurs aujourd'hui à un mois de fêter mes 35 ans qu'en arrivant au CNR en 2012, détaille-t-il. Tous ceux qui disent qu'après 32 ans on chute physiquement, il faudra qu'ils remettent à jour les logiciels.

Venu motivé à l'idée de rejoindre l'équipe de France à plein temps, il s'est donné les moyens d'apprendre et de continuer à progresser. Et Candelon d'amorcer une tentative d'explication: A VII, on court beaucoup, alors forcément, le corps s'adapte. Et puis j'aime trouver des espaces pour faire jouer les appuis et prendre de la vitesse. Aujourd'hui, j'en ai plus que par le passé, donc je l'utilise un peu plus. A Lyon, dès samedi, ses équipiers l'attendront de nouveau.

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