Toulouse devra attendre

Toulouse était venu en Irlande pour chercher son ticket pour les quarts de finale. Raté. Battu, logiquement battu au RDS Stadium par une équipe du Leinster qui a livré son match le plus consistant depuis bien longtemps, le Stade a subi sa troisième défaite de la saison et devra attendre pour obtenir sa qualification. Heureusement, les Toulousains ont eu la bonne idée de ramener en guise de compensation le point du bonus défensif, ce qui leur permet de conserver confortablement la première place de leur poule. S'ils battent Edimbourg dans une semaine lors de la dernière journée, ils seront en quarts de finale, mais pas forcément à domicile...

Guy Novès l'avait dit, s'imposer sur la pelouse du Leinster relevait de l'exploit. Chez eux, les coéquipiers de Brian O'Driscoll restaient tout de même sur sept victoires consécutives en H Cup. On comprend pourquoi. Ils ont étouffé les Toulousains comme personne n'avait su le faire encore cette saison, notamment au cours des 40 premières minutes. Fidèles à une mauvaise habitude qu'ils devront perdre s'ils veulent atteindre tous leurs objectifs, les Haut-Garonnais sont passés à côté de leur première période. Passifs, inertes, ils ne sont quasiment jamais sortis de leur moitié de terrain. Et ce n'est pas une image...

Agir pour ne plus réagir

Statistique incroyable révélatrice de la mainmise irlandaise sur la rencontre, lors des 35 premières minutes, Toulouse avait passé... 33% du temps dans ses propres 22 mètres. Logiquement, le Leinster inscrivait le premier essai de la partie à la demi-heure de jeu par l'intermédiaire de l'ailier Fitzgerald, après un bon travail préparatoire d'O'Driscoll et Felipe Contepomi. Finalement, ils ne s'en tiraient pas si mal en étant encore dans le bonus défensif au repos (10-3), grâce à une pénalité de Valentin Courrent en toute fin de premier acte.

Manifestement pas satisfait de ses troupes, Novès changeait ses plans au retour des vestiaires, en lançant notamment Elissalde à la place de Kelleher. Comme souvent lorsqu'il est mené, le triple champion d'Europe se remettait dans le sens de la marche, jouant enfin en avançant. Une nouvelle pénalité de Courrent ramenait le Stade à portée de fusil (10-6, 54e), avant que Fitzgerald, encore lui, ne donne 11 points d'avance au Leinster à l'heure de jeu (17-6). La victoire semblait alors compromise mais les Toulousains devaient impérativement prendre le bonus défensif. Ce fut fait grâce à l'essai de Donguy, mis sur orbite par Heymans (17-13, 69e). Le drop de Felipe Contepomi à la dernière minute ne changeait rien à l'affaire.

D'abord conquérant dans le sillage d'un énorme Jamie Heaslip, puis réaliste après la pause, le Leinster n'a pas volé sa victoire, même si elle ne suffira sans doute pas à lui éviter l'élimination. Toulouse garde son destin entre ses mains et c'est là le principal. Il restera à ne pas tout gâcher face au cancre de la poule, Edimbourg. Mais au-delà de cette probable qualification acquise dans une poule tout de même très relevée, Toulouse voit déjà à plus long terme, du côté de ses ambitions printanières. Pour les assouvir, Fabien Pelous et les siens devront à tout prix apprendre à agir, et non à réagir, comme ils le font trop souvent.