Cardiff, l'ambitieuse

Cardiff. Le nom ronfle moins qu'un Munster, que les Wasps ou Toulouse. Mais la présence du club de la capitale galloise en quart de finale cette année traduit sa tranquille montée en puissance. Sortis en tête d'une poule relevée, avec notamment le Stade Français face à eux, les Blues abordent ce printemps européen sans trop de pression. A Toulouse, ils n'auront rien à perdre. Même si, comme l'affirme le grand manitou et patron du club, Peter Thomas, il s'agit "du match le plus important de l'histoire de Cardiff" , les Blues portent surtout leurs ambitions sur les prochaines saisons.

L'objectif, clairement affiché, est de pérenniser sa présence au plus haut niveau continental. La belle aventure 2007-2008 ne doit pas rester sans lendemain, comme celle de Llanelli, brillant demi-finaliste la saison dernière, mais qui a subi six défaites au premier tour cette année. Cardiff a pris son temps pour progresser, avec un projet structuré et cohérent sur plusieurs années. L'arrivée dans le Top 8 constitue une première marche. "C'est formidable pour nous d'être en quart de finale, reprend Thomas. C'était un objectif que nous avions fixé il y a trois ans. Notre politique de recrutement commence à porter ses fruits."

Deux grands joueurs dont un 10

Telle qu'elle, l'équipe a déjà fière allure. Solide, souvent séduisante, aimant prendre l'initiative, Cardiff ne rime pas avec restrictif. "C'est une équipe qui carbure bien, offensive, spectaculaire, toujours en train d'attaquer, y compris depuis ses propres 22 mètres, même sous la pression adverse", résume Fabien Galthié. Sous l'impulsion de leurs internationaux gallois Gareth Thomas, Martyn Williams, Nicky Robinson, Tom Shanklin ou Rhys Thomas, sans oublier la "kiwi touch" incarnée par Xavier Rush, les Blues ont les moyens de réussir un gros coup semblable à celui du Leinster au même stade de la compétition, au Stadium.

Mais Cardiff, quoi qu'il arrive ce week-end sur les bords de la Garonne, considère cette saison comme une simple étape. "A mon avis, nous sommes à deux joueurs et deux ans de figurer au plus haut niveau", estime Peter Thomas, qui ne cache pas son intention de recruter deux pointures internationales à l'intersaison, dont un grand demi d'ouverture. "Je peux vous dire que nous sommes sur les plus grands joueurs du monde. Si nous voulons rivaliser avec les gros clubs anglais, irlandais et français, nous n'avons pas le choix de toute façon."

Avec une ou deux stars pour compléter l'effectif actuel, les Gallois espèrent devenir incontournables au sommet. Sans pour autant se renier. "On ne va pas faire n'importe quoi. Notre ossature restera formée de joueurs gallois. Simplement, quand on a l'opportunité d'aller chercher un ou deux très grands joueurs, pourquoi se priver?," conclut Thomas. Heureusement pour Toulouse, ces deux stars ne sont pas encore là. Méfiance quand même. En l'état, ces Blues ont déjà de quoi inquiéter les hommes de Guy Novès.