Fofana: "Je ne sais pas comment Brock m'a entendu avec le bruit qu'il y avait..."

Cette victoire face aux Saracens est d'autant plus belle qu'elle a été acquise dans la douleur ?

Wesley FOFANA: Elle nous fait beaucoup de bien, on avait besoin de cette victoire dans le groupe. Les Saracens ont joué comme ils savent très bien le faire, en essayant d'user l'adversaire, un jeu très simple mais très dur sur les hommes. On s'est peut-être mis un peu de pression... On n'a pas joué comme on l'aurait voulu en première mi-temps, on a subi les impacts, ils ont pris l'ascendant dans le jeu, ils ont installé leur façon de jouer et ils nous ont dicté leur rythme. Mais on ne s'est pas affolés, on est restés calmes dans les vestiaires et on a bien parlé. On s'est dit que ce n'était pas si mauvais que ça et qu'il y avait juste quelques petits problèmes à régler et notamment leurs montées agressives, et on a bien accéléré en seconde période.

Comment vit-on ce match quand on est trois-quarts, et que l'on ne touche quasiment jamais le ballon ?

W.F: Sans s'affoler, on sait que ce sont des matches très serrés, et que l'on aura peu de ballons. Par contre, le peu de ballons que l'on aura, il faut les bonifier au maximum. On a essayé de faire avancer l'équipe, on a montré du caractère et ça nous a fait du bien. En revenant des vestiaires, on avait décidé de jouer à notre rythme, on avait parlé des petits coups de pied par dessus, et j'ai juste eu à appeler Brock James (sur son essai, ndlr). Après on connait son pied, il me la dépose, le rebond m'est favorable et je n'ai plus qu'à aplatir. Je ne sais pas comment il m'a entendu avec le bruit qu'il y avait... On a laissé exploser notre joie parce que ça nous a libéré, et avec le public derrière c'était magique. Je pense que ça a fait mal aux Saracens, on l'a senti. Ils ont essayé de réaccélérer ensuite, mais sur les impacts, sur les courses, on a senti qu'ils avaient pris un coup sur la tête. On en avait vraiment besoin et on n'a pas lâché ensuite.

A la fin du match, je me disais que c'était la première fois que je vivais un truc pareil

Vos 40 000 supporters ont mis une ambiance exceptionnelle...

W.F: A la fin du match, je me disais que c'était la première fois que je vivais un truc pareil... On va digérer tout ça, on va réfléchir à ce qu'il s'est passé, mais c'était incroyable. C'est assez exceptionnel, c'est quelque chose de fort à vivre dans une carrière et on ne l’oubliera jamais.

Comment envisagez-vous la finale, avez-vous une préférence entre Toulon et le Leinster ?

W.F: Non, aucune préférence, ce sont deux équipes très expérimentées à ce niveau, donc dans tous les cas ce sera très difficile. Mais on a beaucoup d'envie cette année, et on a un groupe de joueurs qui se battront les uns pour les autres.