Montpellier face à son double écossais

Bien que convalescent, le Stade toulousain n'est jamais facile à prendre chez lui, encore moins en Coupe d'Europe. Pourtant, Montpellier n'était pas loin dimanche dernier (30-23). Et si la notion de mérite en sport de haut niveau ne compte pas vraiment, on peut tout de même considérer que les Cistes auraient pu être mieux payés. "C'est dommage d'avoir perdu à Toulouse avec le match qu'on a produit. Si tu gagnes à l'extérieur d'entrée, tu es bien", admettait Fabien Galthié dans la semaine. Le manager, qui se définit comme un homme vivant dans le présent, n'a pas eu le temps de ruminer trop longtemps. Car se profile à l'horizon la venue d'un adversaire peut-être tout aussi coriace que les Garonnais.

En tout cas plus en forme et sûr de son fait. "Les Ecossais ont réussi LE gros coup du wek-end, car Bath était à mon avis l'équipe la plus forte du moment", estime Galthié. La performance des protégés de Gregor Townsend n'est en effet pas passée inaperçue face au quatrième de la Premiership, Bath. Notamment aux yeux d'un Benoit Paillaugue plus méfiant que jamais: "On a vu que Glasgow était une très bonne équipe et que les Ecossais avaient passé cinq essais à Bath qui est dans les premiers en Angleterre. C'est presque la moitié de l'équipe d'Ecosse, donc il y a des individualités devant et derrière. Quand on voit le match qu'ils ont fait contre Bath, on se dit qu'il faut les craindre." Et quand on sait que Bath a récemment piétiné les Tigres de Leicester (45-0), et dominé les Saracens (21-11), il y a même de quoi être admiratif.

"Trouver la faille devant"

Le message a donc été clairement reçu du côté du MHR, et pas question de sous-estimer la meilleure des deux formations écossaises (Edimbourg joue cette année la Challenge Cup). Une équipe dont le style ressemble d'ailleurs à s'y méprendre à celui des Héraultais, porté sur le mouvement et le jeu de relance, incarné par Stuart Hogg, "le meilleur arrière européen" selon Fabien Galthié. "Glasgow est une formation qui tient pas mal le ballon, qui essaie de mettre du rythme dans son jeu, de faire un peu comme nous en fait", estime Paillaugue. L'affrontement promet donc de faire des étincelles ! "Ils proposent du jeu pendant 80 minutes, donc vous ne devriez pas vous ennuyer. Peut-être que nous n'allons pas très bien jouer, mais eux ils jouent bien", s'amuse son entraineur.

Mais s'ils se méfient d'une équipe qui peut créer le danger à tous les endroits du terrain, les Cistes connaissent aussi mieux que quiconque les clés de ce type d'opposant. "Les Ecossais aiment jouer au ballon mais sont peut-être un peu plus friables devant. Je pense qu'une des clés sera de les prendre là, que ce soit en mêlée ou sur les mauls", lâche le numéro neuf. Deux secteurs ayant fait l'objet d'une longue séance de bonus après l'entrainement collectif du mardi matin. Fabien Galthié estime pour sa part qu'il allait falloir "être capable de trouver le rythme qui pourra leur poser des problèmes, de varier, de porter le ballon par moment, de le lâcher à d'autre, et surtout ne pas faire que le lâcher". L'affrontement des packs sera comme souvent la clé de la rencontre, avant l'éventuel feu d'artifices entre les trois-quarts.