Duel de légendes : Yachvili - Élissalde, les années 2000 leur appartiennent

Par Rugbyrama
  • Duel de légendes - Dimitri Yachvili (France) en 2004
    Duel de légendes - Dimitri Yachvili (France) en 2004
  • Duel des légendes - Jean-Baptiste Élissalde (Toulouse) face à Clermont
    Duel des légendes - Jean-Baptiste Élissalde (Toulouse) face à Clermont
Publié le Mis à jour
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Ce nouveau duel de légendes concernent deux joueurs familiers de notre championnat et de vos écrans de télévision. Ils sont demi de mêlée, internationaux, et ont laissé derrière eux une empreinte indélébile sur les années 2000. Le Basque Dimitri Yachvili face au Toulousain Jean-Baptiste Elissalde.

Le CV

Dimitri Yachvili : La Géorgie coule dans les veines du "Yach". Son grand-père et son père sont de nationalité géorgienne, mais c’est dans le Limousin que le futur demi de mêlée fait ses classes en même temps que ses premières passes. Jusqu’à 19 ans, Dimitri Yachvili se faufile entre les équipes jeunes du CA Brive, avant de partir au PUC, club emblématique de la région parisienne. La capitale ne fait pas le bonheur du tout jeune demi de mêlée qui s’exile en Angleterre, après une petite année à Paris. En 2001, Gloucester accueille le Yach et lui permet d’engranger de l’expérience en Premiership.

Yachvili joue 18 matchs avec les Cherry and Whites et participe à la qualification de l’équipe en phases finales cette année-là. Un passage remarqué outre-Manche qui aiguise l’appétit d’un ténor du championnat de France : le Biarritz olympique. Le numéro 9 signe dans son troisième club en trois années, mais cette fois le point d’attache est trouvé. En douze saisons avec le BO,Yachvili rafle tout ou presque : deux Brennus, 289 matchs, 61 sélections avec les Bleus, 3 Tournois… Sa vista et son puissant jeu au pied font du Yach un titulaire indiscutable du BO.

L’enfant du Limousin est adopté par le Pays Basque, dans une décennie glorieuse pour les Rouge et Blanc… sauf en Coupe d’Europe. Par deux fois (2006, 2010), les Biarrots tombent sur un os en finale nommé le Stade toulousain, privant le club de deux étoiles européennes. En face, Jean-Baptiste Élissalde est bel et bien présent au moment de soulever le trophée.

Duel de légendes - Dimitri Yachvili (France) en 2004
Duel de légendes - Dimitri Yachvili (France) en 2004

Jean-Baptiste Élissalde : Un petit (1m72) Rochelais débarque en Top 14 en 1997, sous les ordres de son père, Jean-Pierre Élissalde. La Rochelle est alors promu dans l’Élite et compte sur Jean-Baptiste pour couvrir les postes de demi de mêlée et d’ouvreur. Le Stade rochelais reste quatre saisons dans le championnat de France et est relégué en 2001, une année qui reste pourtant comme le premier coup d’éclat d’Élissable. Les Maritimes reçoivent le grand Toulouse à Marcel-Deflandre, et disputent la victoire aux Rouge et Noir jusque dans les ulltimes instants.

À la 85e minute, les Rochelais sont dans les 22 mètres toulousains lorsque le ballon est éjecté dans les mains du "rat" qui claque un drop, donnant la victoire d’un point (19-18) à ses coéquipiers. Sentant le potentiel du garçon, les perdants du jour arrachent le natif de La Rochelle à son club pour la prochaine saison. Comme son adversaire basque, Élissalde arrive chez un gros poisson du Top 14, et sera une pièce maîtresse des années glorieuses du Stade toulousain. En club, le demi de mêlée polyvalent glane 3 Coupes d’Europe (2003, 2006, 2010), un Brennus (2008) et marque 1776 points en 191 matchs sous le maillot Rouge et Noir.

Un bilan cinq étoiles qui lui ouvre les portes du XV de France durant huit saisons (2000-2008), où, il fait partie des équipes victorieuses du Tournoi en 2003 et 2006. De trois ans plus âgé que Dimitri Yachvili, les deux rivaux du jour ont énormément de qualités similaires à faire valoir, notamment leur jeu au pied.

Duel des légendes - Jean-Baptiste Élissalde (Toulouse) face à Clermont
Duel des légendes - Jean-Baptiste Élissalde (Toulouse) face à Clermont

Buteurs des grands rendez-vous

L’un comme l’autre partage un coup de pied précis, puissant, et téléguidé. La patte gauche du Biarrot a de nombreuses fois soulgé ses coéquipiers, alternant chandelles, petit par-dessus et pénalités libératrices. Le Yach signe d’ailleurs le climax de sa carrière le 11 juin 2005 en finale du Top 14. Biarritz revient au stade de France trois ans après son dernier sacre sur Agen. Au programme, un Stade français étincelant affronte les hommes de Patrice Lagisquet : leader du championnat, finaliste malheureux de la Coupe d’Europe, Paris doit ramener un titre.

Sauf que ce jour-là, le demi de mêlée basque brille de mille feux. Dans ce duel d’attaques flamboyantes, seuls Gobelet pour le BO et Dominici pour la capitale s’envolent en terre promise. Ce Biarritz - Stade français se prolonge après les 80 minutes (31-31) et tourne au combat de buteurs entre Yachvili et David Skrela. Le Biarrot plante 9 pénalités et une transformation, soit 29 des 37 points de son équipe. Plus que cet énorme ratio, le pied gauche du Yach envoie surtout les Basques vers le 4e Brennus de leur histoire suite à une pénalité de cinquante mètres à la 103e minute.

Après une dernière grosse séquence défensive, le demi de mêlée part les bras au ciel au coup de sifflet final, victoire basque. Onze ans plus tard, c’est en quart de finale de Coupe du monde que Yachvili s’avère décisif. Face à l’Angleterre, le Biarrot inscrit deux pénalités pour la revanche de l’édition 2007. La France s’impose 19-12 et termine valeureux finaliste de la Coupe du monde 2011.

Jean-Baptiste Élissalde a lui aussi, su faire gagner ses équipes par son pied droit. Comme son adversaire d’origine géorgienne, le Rochelais de naissance n’a pas peur des coups de pied longue distance, des drops improvisés, ou des ras-de-terre stratégiques. La principale différence qu’il entretient avec le Yach reste sa polyvalence à la charnière offrant à Guy Novès et à l’équipe de France le luxe de disposer en un seul joueur, d’un des meilleurs 9 et 10 de sa génération. Lors du Tournoi 2004, Élissalde (35) devance d’un petit point Yachvili (34) en points marqués, et fait partie intégrante du Grand Chelem français cette année-là. Présent dans toutes les finales du Stade toulousain.

En 2008, les Rouge et Noir retrouvent Clermont en finale du Top 14. Incertain pendant toute la semaine précédant le remake de 2001, Élissalde tient sa place en numéro 10 et guide son équipe vers le 17e titre de Toulouse. Ce jour-là, le demi d’ouverture inscrit 10 points et remporte son unique Brennus en tant que joueur. "Jean-Ba" est aussi amateur des grands rendez-vous. Propulsé titulaire à la mêlée lors de la Coupe du monde 2007, Élissalde plante une transformation assassine à la 70e minute du quart de finale face à la Nouvelle-Zélande.

L’avis de Rugbyrama

D’un côté le Basque culmine à 2304 points en Top 14 (4e meilleur total du championnat) et a incarné les heures glorieuses du Biarritz olympique. Avec deux boucliers glanés au milieu des années 2000, le Yach réalise une Coupe du monde 2011 à la hauteur de son statut. La symphonie aurait été parfaite si le Biarrot avait arraché une Coupe d’Europe à son rival du jour. En face, Élissalde compte plus de 1700 points en Top 14 mais peut se réjouir de compter trois étoiles européennes et un Brennus. Le Toulousain a aussi fait parler son sang-froid en équipe nationale, comme lorsqu’il passe la transformation de la gagne face à la Nouvelle-Zélande en 2007.

Vous l’aurez compris, nous sommes tiraillés entre deux profils symboles des années 2000. Néanmoins, nous penchons très légèrement du côté de Dimitri Yachvili, intraitable au pied et parfait demi de mêlée dans son registre.

Par Clément LABONNE

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