Dopage : confessions d'un repenti

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Nicolas Alcalde, 34 ans, était le capitaine de Nîmes et une figure bien connue de Fédérale 1 pendant des années. Jusqu'à ce qu'un engrenage infernal l'attire vers la prise de produits anabolisants. Condamné par la justice au début du mois, l'ancien talonneur reconnaît les faits mais se défend d'avoir triché. Un témoignage rare.

Le 4 décembre dernier, Nicolas Alcalde, ancien capitaine de Nîmes, en Fédérale 1, a été condamné par le tribunal judiciaire de sa ville à trois mois de prison avec sursis et 1000 € d'amendes. Le chef d'accusation : l'importation et la consommation de produits anabolisants au printemps 2018. Elle l'avait conduit à être contrôlé positif à un test anti-dopage en octobre de la même année. L'ex-talonneur reconnaît les faits, dans les colonne de Midi Olympique : "Quand j'ai été appelé à la barre, j'ai dit que j'assumais, que j'avais merdé et que j'en étais conscient. J'ai tout raconté, tout expliqué. (…) Je sais que j'ai fait le con. Mais je regrette que mon histoire n'ait pas été entendue. J'ai le sentiment d'avoir été jugé comme un tricheur alors que je n'étais plus joueur quand j'ai pris ces merdes." Le Gardois revient sur le point de départ de cette descente aux enfers : "Tout a commencé il y a trois ans. J'avais 31 ans. J'avais une espèce de hernie, une nécrose nerveuse. (...) Ce souci a entraîné une fonte musculaire de mon bras gauche. Je n'avais plus de triceps. Le médecin m'avait dit que le rugby était compromis. (…) Ne plus pouvoir mettre les crampons m'a lourdement affecté. A côté de ça, je ne me reconnaissais plus dans le miroir. Je me voyais décliné physiquement." Nicolas Alcalde, alors écarté des pelouses, a cédé à la tentation du dopage : "J'ai trouvé des stéroïdes sur Internet et dans une boutique de musculation sur Nîmes. C'était très facile de s'en procurer. En mars et avril, j'ai suivi une cure de produits dopants pour me régénérer et retrouver un corps normal. C'était insupportable de me voir autant dégringolé."

J'ai jeté toutes ces saloperies à la poubelle


Un mois et demi après, coup de théâtre : son médecin l'autorise finalement à reprendre la pratique. Même avec un bras gauche atrophié, il peut jouer au rugby. "Je ne me suis pas posé de questions : je pouvais rejouer, c'est tout qui comptait, tout ce que je voulais. J'ai de suite arrêté ma cure et j'ai jeté toutes ces saloperies à la poubelle. J'en avais pris pendant six semaines. Pour moi, ça n'avait plus lieu d'être. J'allais reprendre le fil de ma carrière." En étant déplacé de la première à la troisième ligne et avec un physique affaibli. Mais l'essentiel était ailleurs : il avait retrouvé les terrains. Pour quelques mois. Car en octobre 2018, patatras. Le couperet tombe : "Il y a eu un contrôle antidopage par test urinaire. (…) Trois semaines après, j'ai reçu un courrier en recommandé au club et à mon domicile. Quand j'ai vu l'enveloppe, j'ai compris que j'étais dans la merde. J'ai pris un gros coup derrière le casque. J'avais un genou à terre." Depuis, l'ancien capitaine du RNC enchaîne les déboires : il a écopé d'une suspension de quatre ans par la FFR, a subi des perquisitions et des auditions de la police locale avant de voir ses recours et demandes de sursis rejetés. Suspendu jusqu'en janvier 2023, Nicolas Alcalde ne pourra pas rejouer. Il n'en reste pas moins déterminé à défendre son honneur, jusqu'au bout : "Je ne me vois pas dans la peau d'un dopé. Car je n'ai pas triché à mes yeux."

Retrouvez l'intégralité de l'entretien dans le Midi Olympique de ce lundi

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