De Villiers divise

Par Rugbyrama
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La nomination de Peter De Villiers, qualifiée de choix politique par certains, à la tête des Springboks divise l'Afrique du Sud. Mais le successeur des champions du monde peut néanmoins s'appuyer sur le soutien de la plupart des entraineurs du pays.

Rarement la désignation d'un sélectionneur aura suscité autant de polémiques. Intronisé successeur de Jake White à la tête de l'équipe d'Afrique du Sud, Peter De Villiers doit subir de nombreuses critiques, même s'il bénéficie également de nombreux soutiens. Mais le microcosme rugbystique sud-africain est incontestablement divisé. Les détracteurs de De Villiers estiment que ce dernier n'a pas été choisi sur ses compétences, mais en raison de la couleur de sa peau. Les dirigeants sud-africains auraient voulu opérer un choix politique en optant pour la première fois pour un sélectionneur noir.

C'est notamment l'avis de l'ancien capitaine des Springboks, Corne Krige, qui a tenu des propos très durs. "J'étais à un rendez-vous mercredi quand un bon ami à moi m'a envoyé un message sur mon portable pour m'annoncer la nouvelle. Je n'ai pas su si je devais rire ou pleurer", a confié l'ancien troisième ligne des Stormers. "Pour moi, il y avait un choix logique pour succéder à Jake White, et ce choix devait se porter sur Heyneke Meyer", a-t-il ajouté. Meyer a reçu neuf voix contre 10 à De Villiers lors du vote final.

Réunion lundi

L'opinion de Krige a beau être radicale, elle reflète un sentiment assez répandu en Afrique du Sud. "Les choses sont claires: prenez un coach A et un coach B. le coach A s'est distingué au niveau international chez les moins de 21 ans, mais il n'a aucune expérience en Super 14 ou une Currie Cup. Le coach B, lui, a remporté un Super 14 et trois Currie Cup. En plus de ça, 70% des joueurs de ce pays le veulent comme sélectionneur. Si vous devez opérer un choix rugbystique, vous prenez le coach B. Mais si vous avez besoin d'une décision politique, vous prenez le coach A. C'est ce qui vient de se passer cette semaine..."

Heureusement pour lui, Peter De Villiers peut compter sur le soutien de ses pairs. La plupart des entraineurs sud-africains sont venus à son secours ces derniers jours, estimant ce procès d'intention injuste. Naka Drotské, le coach des Cheetahs, a ainsi estimé que le comité avait "fait du bon travail et je suis sûr que le choix de Peter est un bon choix. Il méritait cette chance". Même son de cloche chez Allister Coetzee, ancien entraineur assistant des Springboks. "Je lui souhaite sincèrement bonne chance, même si ce n'est pas un boulot facile ", a-t-il toutefois prévenu.

Les mauvaises langues diront que les entraineurs du Super cherchent à ménager le nouveau patron des Boks afin de guetter un poste d'assistant, tout en espérant une promotion comme sélectionneur si les choses tournaient mal... Peter De Villiers rencontrera tous les coachs sud-africains de l'élite lundi lors d'une grande réunion. Il aurait sans doute souhaité nu peu plus de calme pour ses débuts mais il ne doit pas oublier que Jake White a sans doute été le sélectionneur sud-africain le plus critiqué de ces 20 dernières années... avant de se retirer en héros, sur un titre de champion du monde. "Il vaut mieux faire l'unanimité quand on part que quand on arrive", conclut d'ailleurs Coetzee en guise de message d'espoir.

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