1995: L'union sud-africaine

Par Rugbyrama
  • Nelson Mandela et Francois Pienaar
    Nelson Mandela et Francois Pienaar
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Notre site poursuit les retrospectives des 6 Coupes du monde qui se sont tenues dans l'histoire du rugby. Place ce lundi à l'année 1995 qui voit le succès de l'Afrique du Sud et de tout son peuple, dans le sillage de Nelson Mandela. Pour quelques centimètres, le Xv de France échoue en demi-finale.

LA SURPRISE: L'Ecosse

Les Ecossais ont surgi de nulle part en réalisant d'emblée une performance fracassante face à la Côte d'Ivoire (89-0). Certes, la faiblesse de l'adversaire pousse au relativisme mais tout de même. Dans le sillage d'un Gavin Hastings "au sommet de son art" selon ses dires, la politique de l'offensive fera ses preuves. Les Tonga ne pourront eux non plus rivaliser le match suivant (41-5) avant que la France n'arrive à vaincre in extremis le XV du Chardon (22-19) pour l'obtention de la première place de la poule. Opposés en quart de finale aux terribles All Blacks, les Ecossais feront bien mieux que de la figuration (48-30) et resteront tout de même comme l'équipe ayant inscrit le plus de points aux Néo-Zélandais lors du Mondial. Un maigre lot de consolation.

LA DECEPTION: L'Australie

Champions du monde quatre ans plus tôt, les Wallabies seront malheureusement très vite écartés de la course au doublé. Défaits dès leur entrée dans la compétition par le pays organisateur (27-18), ils sortiront tout de même de la phase de poule après deux victoires sur les nations mineures que sont le Canada (27-11) et la Roumanie (42-3). C'était reculer pour mieux sauter puisqu'ils ne pourront faire illusion en quart de finale, l'Angleterre prenant sa revanche de la dernière finale (25-22).

L'EQUIPE: L'Afrique du Sud

Comment pouvait-il en être autrement ? Comment l'Afrique du Sud pouvait-elle passer à côté du Mondial, son Mondial ? Organisé sur ses terres, l'événement intervenait un peu plus d'un an après l'élection de Nelson Mandela. Ainsi, comme un symbole, Chester Williams était le premier joueur de couleur à faire son apparition dans une équipe menée de main de maître par son emblématique capitaine François Pienaar. Celui-ci conduira les siens jusqu'au titre, symbole de l'unité d'un pays enfin trouvée. S'ils manquaient de vaciller contre la France en demie (19-15) et contre les Blacks pour monter sur la plus haute marche (15-12), l'envie de triompher était telle que qu'ils ne pouvaient passer à côté. Comme une évidence...

LE JOUEUR FRANCAIS: Thierry Lacroix

Et dire qu'il n'était pas considéré comme un titulaire avant le début du Mondial ! Il ne lui a pas fallu bien longtemps pour s'imposer dans le XV français avec une entrée remarquée lors du premier match face au Tonga puisqu'il sauvait une patrie bien mal en point avec 25 des 38 points inscrits par les Bleus. Il entrait même dans la légende en étant le Coq à porter pour la 1000e fois le ballon dans l'en-but adverse en sélection. La suite de la compétition était du même acabit avec un sans faute aux tirs au but contre l'Ecosse en poule puis un quart de finale où il "exécutait" les Irlandais avec 26 points sur 34. Lors de la demi-finale perdue contre l'Afrique du Sud, il inscrivait l'intégralité des points du XV de France (15) puis neuf autres lors de la victoire sur l'Angleterre pour la troisième place. Au final, il terminait meilleur réalisateur du Mondial avec 112 unités au compteur.

LE MATCH: France-Afrique du Sud

Un temps retardée à cause d'un véritable déluge s'abattant sur Durban, cette demi-finale restera à tout jamais dans les mémoires, la France ayant poussé le pays hôte dans ses derniers retranchements. Après avoir couru après le score tout le match, les Français ont bien pensé pouvoir coiffer les Boks sur le poteau. Un poteau de coin que ne pourra malheureusement pas atteindre Abdelatif Benazzi, quand il récupère dans les ultimes secondes un ballons à quelques mètres de la ligne. Il tente alors de mener à bien, et surtout à dame une charge ravageuse. Seulement, il trébuchera sur Philippe Saint-André et échouera à une dizaine de centimètres du bonheur qui était finalement à la fois si proche et si loin...

L'ESSAI: Jonah Lomu

La nouvelle star du rugby néo-zélandais, qui avait éclos un an plus tôt, a éclaboussé de son talent et sa puissance la demi-finale face aux Anglais. S'il inscrivait un quadruplé au cours de cette rencontre, c'est surtout sa première réalisation qui allait entrer dans la légende. Au bout de seulement deux minutes de jeu, il réceptionnait un ballon à rebond et en reculant, et enclenchait alors un véritable raid vers la terre promise. Underwood était effacé d'un raffut avant que Carling ne doive se résoudre à simplement freiner le véloce ailier. Catt, alors dernier défenseur, ne pourra rien faire et se fera littéralement marcher dessus par la locomotive des Blacks.

LE BLESSE FRANCAIS: Guy Accoceberry

Le demi de mêlée titulaire des Bleus n'aura pas vu plus loin que le dernier match de poule contre l'Ecosse. Après une entrée en matière plus que délicate dans cette rencontre au couteau, il jouera de malchance et sera contraint de quitter ses partenaires, bien malgré lui. Laurent Cabannes, bousculé par un adversaire, ne trouvera malheureusement pas mieux comme point de chute que l'avant-bras d' "Acco". Le verdict est alors sans appel: fracture du cubitus gauche, sa Coupe du monde est terminée. Tous les efforts fournis depuis des mois sont anéantis, les rêves fous d'aller au bout, envolés.

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