Les Pumas en croisade

Par Rugbyrama
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Les Argentins, en terminant premiers de la poule D, prennent un malin plaisir à contrarier les plans de l'IRB et du comité d'organisation.

Ils avaient prévenu la planète ovale qu'ils gagneraient leurs quatre matchs de poule. Les grands du monde du rugby avaient alors ri au nez de ces Pumas, décidément forts en bouche et en revendications. Et pourtant, ces mêmes Argentins dansaient dans leur bus, dimanche soir, en quittant le Parc des Princes, après leur victoire sur l'Irlande. Forts en gueule, forts sur le terrain, ils n'ont laissé aucune chance aux Irlandais pour réussir leur chelem de septembre. Quatre matchs, quatre succès, la première place de la poule D et un quart de finale face à l'Ecosse au Stade de France. Alors le Puma pouvait une nouvelle fois bomber le torse et ne pas laisser sa langue dans sa poche.

Dans les entrailles du Parc des Princes, les discours ont rapidement dépassé le cadre trop petit du match face à l'Irlande. "L'Argentine a gagné tous ses matchs dans une poule qui n'était pas préparé pour elle", lance Ignacio Corleto avec un sourire qui en dit long. Les Pumas ont joué un mauvais tour aux organisateurs de la Coupe du monde. Une blague dont ils reparleront pendant des années mais l'ailier argentin ne veut pas que cette attitude soit mal interprétée : "Nous l'avons fait avec beaucoup de respect mais je pense que nous sommes arrivés à changer le planning de la Coupe du monde." En deux phrases et tous les non-dits sous entendus, le joueur du Stade français a résumé la pensée d'une équipe plus soudée que jamais pour couper encore quelques têtes.

Marquer l'histoire

Le capitaine Agustin Pichot, Che Guevarra du rugby de la Pampa depuis de longues années, va plus loin : "Nous avons montré au monde que nous existons. Il faut faire une révolution dans le système international car je retiens encore une fois le manque de considération des organisateurs par rapport à l'Argentine." Un journaliste argentin se félicitait alors que les Pumas aient répondu, à l'arrogance française, en envoyant les hommes de Bernard Laporte à Cardiff, pour affronter les All Blacks.

Chaque victoire est pour les Pumas un argument de plus pour faire réfléchir l'IRB. Pas question donc de s'arrêter en si bon chemin. "Maintenant, on ne peut pas se contenter d'un quart de finale", martelait Mario Ledesma. Pendant la semaine, nous allons redoubler d'efforts et faire tout ce qu'il faut pour aller plus loin." Les Pumas voient dans leurs succès plus que de simples victoires. Ils veulent marquer l'histoire en gagnant, sur le terrain bureaucratique, leur billet d'entrée pour le Tournoi des 6 Nations ou des Tri-Nations.

Soif de reconnaissance

Ils ont fait de cette Coupe du monde leur croisade vers le gratin international. "Nous venons de faire un pas très important pour le rugby argentin, soulignait le sélectionneur Marcello Loffreda. Nous avons démontré que nous avons le niveau du Tournoi des 6 Nations. Aujourd'hui, nous sommes la quatrième nation au monde et les trois premières se trouvent dans l'hémisphère sud. Tout le monde doit prendre en compte cette réalité."

Les Pumas ont soif de reconnaissance, que ce soit auprès des instances internationales mais aussi dans leur propre pays. Sur cette terre de football, les rugbymen commencent doucement à intéresser la population locale. En Argentine, les récents résultats poussent les curieux vers cette équipe alors qu'à chaque match du Mondial, les soutiens en tribune sont plus nombreux. "Il faut que ça continue comme ça", prévient Loffreda. Pour cela, une seule solution : atteindre le dernier carré du mondial.

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