Laporte : "Plus d'équité"

A une semaine du premier match, comment sentez-vous vos joueurs ?

Bernard Laporte.- Les joueurs sont toujours concentrés, très sérieux et il y a beaucoup de respect entre eux. Ils attendent l'équipe avec impatience mais ils sont tous dans le bon tempo. Pour l'instant, nous ne savons pas quand nous allons leur annoncer la composition pour le match d'ouverture.

Est-ce que les derniers entraînements peuvent encore avoir une influence sur votre composition d'équipe ?

B. L.- Bien sûr que les derniers entraînements comptent surtout quand on fait des séances d'opposition comme ce matin.

A quel poste avait-vous les plus fortes interrogations ?

B. L.- Tous les postes sont épineux

Lors des matchs de préparation, les Argentins n'ont pas convaincus sur le terrain.

B. L.- (Il coupe) Est-ce que l'on peut penser que Juan Hernandez est devenu nul ? Non il faut rester sérieux.

L'événement approche, la pression augmente. Est-ce difficile à gérer ?

B. L.- En Australie, il y avait beaucoup de monde autour de nous. C'est bien que des gens nous suivent mais les joueurs ne pouvaient plus descendre de leur chambre pour prendre un café. Cette année, nous sommes à Marcoussis entre nous. On va pouvoir se parler. Bien sûr que la pression va être au rendez-vous mais elle va être positive. Et je le répète mais nous allons surtout la vivre entre nous.

La faculté des joueurs à assumer la pression va-t-elle être un facteur dans votre composition pour le match d'ouverture ?

B. L.- Tous les joueurs sont habitués à la pression. Ils ont déjà tous joué des grands matchs, des finales de championnat ou des finales de Coupe d'Europe avec leurs clubs. En équipe de France, ils ont connu la pression notamment contre l'Ecosse lors du dernier Tournoi. Il fallait gagner avec un score important pour remporter la compétition et ils ont su le faire. Je les sens tous capables d'assumer la pression.

La préparation est maintenant terminée. Etes-vous satisfait des deux derniers mois ou feriez-vous des choses autrement ?

B. L.- Oui, je suis satisfait même si on aimerait avoir les joueurs pendant sept mois par an mais ce n'est pas possible. Je suis satisfait car je vois que les gars sont en forme.

Est-ce que vous plaisantez en évoquant les sept mois de préparation ?

B. L.- Nous ne pouvons plus accepter que des nations aient leurs joueurs à disposition pendant sept mois et d'autres pendant onze semaines. C'est illogique. Je préfére cent fois la formule française avec des joueurs qui sont dans leurs clubs pour prêcher la bonne parole et être les ambassadeurs dans leur région. C'est un système bien meilleur pour développer notre sport mais il faut une équité au niveau international. Raymond Domenech était jaloux de nos deux mois de préparation mais il faut comparer ce qui peut l'être. En football, toutes les équipes internationales ont le même temps pour travailler.

Pour revenir au bilan de votre préparation, quels sont les joueurs qui vous ont agréablement surpris ?

B. L.- Je suis agréablement supris par les trente joueurs. Les plus anciens ou les plus expérimentés de l'équipe aurait pu dire qu'ils étaient les patrons du "business" et ça n'a pas été le cas. Ils ont fait preuve de beaucoup d'humilité, de respect et ils ont travaillé comme les autres. Ils ont aussi été des exemples pour tout le monde. J'ai vraiment été séduit par l'enthousiasme des trente.