Jones: "La page est tournée"

Par Rugbyrama
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Eddie Jones, finaliste en 2003 à la tête de l'Australie contre l'Angleterre et à présent conseiller des Sud-Africains, ne veut pas d'une revanche... mais ne serait pas contre le titre mondial.

Avec votre expérience de 2003, que conseillez-vous aux Springboks en cette semaine de préparation de finale ?

EDDIE JONES: La semaine d'une finale est la plus facile à préparer, car on a déjà été ensemble depuis 6-7 semaines: il faut juste renforcer les bonnes choses et ne pas laisser s'immiscer de pensées négatives, de nouvelles idées. Il faut rester concentré, ne pas se laisser distraire. En fait, il faut juste continuer de faire ce que l'on a fait jusque là, simplement le faire mieux.

Vous-même, de l'échec de 2003 en finale contre l'Angleterre (17-20), qu'avez-vous appris ?

EJ: (Rires) Pas grand-chose, puisque Jonny Wilkinson est toujours là. Et qu'il est toujours un souci !

Wilkinson, justement: peut-on se prémunir de sa menace ?

E.J: Il n'est peut-être plus le joueur dominant qu'il était en 2003. Mais il amène à l'Angleterre de la confiance, bonifie les joueurs autour de lui. Mais on ne peut pas avoir un plan contre lui: il est ce qu'il est sur la base de ses avants. C'est devant qu'il faut gagner les balles, que se gagnent les finales.

Comment les Springboks approcheront-ils cette finale dans le jeu ?

E.J: On jouera comme il le faudra. C'est la qualité de cette équipe: on sait jouer un jeu étroit, d'usure, s'il le faut, occuper le terrain si c'est nécessaire et faire bouger le ballon s'il y a des opportunités. Le jeu s'est rétréci à ce Mondial, avec une grosse influence des avants, du 9, du 10. Mais la bonne chose avec les Springboks, c'est qu'on a réussi quand même à marquer des essais. Cette capacité pourrait être un facteur-clef en finale, si on se neutralise dans les phases statiques et en défense.

Battre ces Anglais, les mêmes pour certains, qui vous ont battus en finale en 2003, ce serait une douce revanche, non ?

E.J: Non, pas vraiment. La page est tournée. Le contexte est différent. En 2003, l'Angleterre était sans doute la meilleure équipe et méritait de gagner. Cette année, l'Afrique du Sud est probablement la meilleure équipe, et si on joue bien on gagnera. Mais si on gagne, je ne me dirai pas "Waow, voilà qui compense 2003 !". Même si je remiserai peut-être ma médaille d'argent de 2003 !

Comment interprétez-vous la métamorphose des Anglais en un mois ?

E.J: Ils jouent avec beaucoup plus de cohésion, d'équilibre. Il est clair qu'il y a eu un changement de philosophie de jeu chez eux, un groupe de joueurs s'est mis à influencer la façon dont ils jouent. Quand on a deux grands clubs comme les Wasps et Leicester dominant un groupe, peut-être qu'au début il y avait une lutte pour l'approche dominante du jeu. Il semble qu'ils aient réglé cela, peut-être plutôt dans le sens des Wasps. En tout cas, ils jouent bien.

Comment définiriez-vous votre apport aux Springboks ?

E.J: L'équipe et l'encadrement sont en place depuis 4 ans. Tout ce que j'amène, ce sont des petits bouts ici et là, une perspective différente. Quand on entraîne à ce niveau, on est toujours sous pression. Jake White y est depuis quatre ans. Donc ça a peut-être été un "plus" pour lui d'avoir quelqu'un, comme moi, qui vient de l'extérieur, sans pression, et peut regarder quelques trucs qui pourraient être améliorés.

Que pensez-vous de ces Springboks avec lesquels vous vivez depuis deux mois ?

E.J: Qu'il y a beaucoup de talent et des gars travailleurs, très humbles. Leur potentiel est énorme, il y a des jeunes incroyables qui arrivent, les Pietersen, Steyn et ses 20 ans, Pienaar qui pourra évoluer en 10 ou 15... Je suis sûr qu'on est loin d'avoir vu le meilleur de cette équipe.

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