Heymans: "La page est tournée"

Par Rugbyrama
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Cédric Heymans ne ressent aucune appréhension particulière avant de retrouver le Stade de France pour affronter l'Irlande, vendredi. De nouveau titulaire à l'aile, il compte bien s'appuyer sur sa complicité avec les autres toulousains, Poitrenaud et Clerc

Jo Maso expliquait ce matin que vous aviez un rôle essentiel dans "le triangle toulousain"...

Cédric Heymans.- C'est flatteur. J'y prends du plaisir même si ça ne se voit pas trop. C'est une question de communication, d'échange et je le fais sans doute avec plus de gestes que les autres. En même temps, je dois dire aussi que parfois, ça me met mal à l'aise. Ce qui est sûr, c'est que le fait de jouer souvent ensemble permet de se faire engueuler et d'engueuler. Avec les autres, on ne sait pas comment ils peuvent le prendre. Ce qui ne veut surtout pas dire que je ne suis pas à l'aise avec les autres.

Est-ce qu'il y a des codes entre vous ?

C. H.- Non, pas vraiment. Juste des mots. Par exemple, sur les réceptions, celui qui reçoit le ballon doit se concentrer uniquement là-dessus. Les deux autres lui disent ensuite ce qu'il peut faire, comme "attends", "garde", "au large", "au pied", "renvoie chez eux", "tu n'as pas le temps"... Il faut tout faire pour que celui qui réceptionne se focalise uniquement sur le ballon.

Avec un joueur et un jeu au pied comme celui de Ronan O'Gara...

C. H.- (Il coupe) Il va falloir aller très vite car il va nous faire reculer et les autres vont remonter comme des fous sur nous. Il ne faudra commettre aucune erreur et garder la ligne de but derrière nous et pas devant. De toute façon, dans ses attitudes, on va le voir, on sait que lorsque O'Gara prend telle position, il va taper à droite, et qu'avec telle autre, ça sera à gauche. Ce sont les bienfaits de la vidéo.

Quelle est la situation la plus difficile à gérer dans ce type de cas ?

C. H.- C'est quand on ne sait pas ce que l'ouvreur va faire. C'était le cas avec l'Anglais Jonny Wilkinson à Marseille. Il nous a posé des soucis parce qu'il est capable de partir à droite et de prendre le ballon sur l'extérieur pour balancer derrière. C'est très compliqué.

Les premiers ballons de réception seront donc importants...

C. H.- Oh oui ! C'est primordial pour rentrer tout de suite dans le bain car à l'aile, on peut toucher son premier ballon après vingt minutes parfois.

Avec l'absence de Christophe Dominici, vous a-t-on demandé d'être le patron de l'arrière ?

C. H.- Je ne me focalise pas sur ça, ça vient naturellement. Ce n'est pas nécessaire de dire, c'est toi le leader, etc. Si je veux parler, je parle. Certains sont plus à l'aise que d'autres, certains n'ont pas besoin de parler. Moi j'ai besoin de parler mais je sais aussi que si je parle trop, je me disperse. Donc, je préfère parler la semaine et, dans le vestiaires, me concentrer sur ce que j'ai à faire, délivrer au pire, deux trois petits messages.

D'où va venir le danger face à cette Irlande moribonde ?

C. H.- Si leur cinq de devant est conquérant, après ils ont des facilités à joueur partout. Voyez dans le Tournoi, ils ont fait du jeu comme nous. Ils ont un jeu dynamique, des arrières qui peuvent remonter les ballons rapidement. On va se concentrer sur nous-mêmes parce qu'on a eu un premier match difficile. On s'est bien relancé mentalement avec la Namibie et il ne faudrait pas que ce soit leur week-end, celui où ils vont reprendre confiance. C'est peut-être pire de les jouer maintenant. Si on doit retenir une leçon de l'Argentine, c'est que cette rencontre face à l'Irlande doit se jouer. Face aux Pumas, on a déjoué.

Est-ce qu'il y a une appréhension chez les joueurs avant de retrouver le Stade de France ?

C.H.- Non, car on n'a pas démarré notre compétition au Stade de France. C'est vendredi que ça passe. La page a été tournée. Le début, c'était Toulouse car avant, on a fait de la figuration. C'est encore un match à pression bien sûr mais c'est différent, ce n'est pas le match d'ouverture. On n'est pas à l'abri de quoi que ce soit mais je suis convaincu que ça va mieux se passer. Il ne faut pas dire que l'Argentine nous réussit moins que l'Irlande, tout ça peut changer.

On dit qu'il faut laisser le bonus défensif à l'Irlande pour qu'elle ait une chance avant de jouer l'Argentine. Est ce qu'il faut vraiment calculer ?

C. H.- Ce n'est pas possible. Ce serait faire injure au sport. Et l'éducation toulousaine, ce n'est pas ça Si on en met trente, on en met trente. Si on a rien pris, on ne va pas en encaisser pour calculer. Il faut respecter l'adversaire. C'est ce qu'on a bien fait face à la Namibie, on a mis autant de points en première période qu'en seconde. Ça montre que l'on était concentré d'un bout à l'autre. C'est un peu le mal français de se dire on peut relâcher, à partir du moment où on a fait suffisamment.

Un mot sur Sébastien Chabal toujours ultra populaire...

C. H.- On est heureux pour lui. Il était dans le dur, là il récolte le fruit de ses efforts. C'est bien pour l'équipe. Après, on est tous d'accord là-dessus, ce n'est pas l'individu qui fait l'équipe. Lui le vit très bien, sereinement. En tout cas, ça ne le déstabilise pas. Il y a très peu de joueur qui ont cette possibilité, sur un ballon, de faire "un saut d'images" chez l'adversaire (rires).

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