Michalak : "Jouer autrement"

Par Rugbyrama
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Frédéric Michalak le dit clairement à travers la déception. Le XV de France n'a pas adopté la bonne tactique pour battre l'Angleterre en demi-finale samedi. L'ouvreur des Bleus regrette également le manque de fraîcheur des joueurs. "On a laissé beaucoup d

Qu'a-t-il manqué au XV de France pour aller en finale ?

Frédéric Michalak: (Très abattu) Je ne sais pas. De la chance? On a manqué de chance. Eux, ils ont en eu d'entrée de jeu. Sur un gros coup de c.., les Anglais marquent un essai. C'est plombant. On n'est pas du tout rentré dans le match. C'est frustrant. On aurait pu en mettre un aussi avant qu'ils ne marquent cette pénalité, ça se joue sur quelques détails. On a manqué de fraîcheur aussi. Les joueurs étaient éprouvés par le match de la semaine dernière.

Quel sentiment domine ? La déception, la frustration ?

F.M : On est déçu parce que ce match était à notre portée. Tout le monde nous voyait en finale et c'est vrai qu'il y avait de la place pour passer. C'est la vie...

Vous êtes-vous vus en finale avant le match ?

F.M : Non. On savait que ça serait difficile, notamment dans l'enchaînement. Ce sont des rencontres de haut niveau. Déjà la semaine dernière, c'était difficile, les joueurs ont beaucoup donné. Là, face aux Anglais, on sentait un faux rythme. Au sol, on mettait deux heures à écarter un ballon avant de le taper... on jouait vraiment sur un faux rythme.

Pensez-vous que les joueurs ont laissé beaucoup de forces face à la Nouvelle-Zélande ?

F.M : Oui, nous y avons laissé beaucoup de plumes. Physiquement et mentalement.

Il aurait donc fallu faire tourner plus l'équipe?

F.M : Oui, peut-être. Après, c'est le coach qui décide. Moi, je ne peux pas dire, on aurait dû faire ci ou ça. Mais quelque part, c'est tout à fait normal de reconduire les vainqueurs des All Blacks.

Qu'est ce qui s'est dit à la mi-temps alors que vous meniez 6-5?

F.M : On s'est dit qu'il fallait dynamiser un peu plus le jeu. Mais c'était difficile car ils retardaient les ballons. Il faut demander à "Jean-Ba" (Elissalde) mais ce n'était pas facile pour lui, ils lui mettaient la pression dans les rucks. Les Anglais savent bien que pour nous battre, ils faut nous jouer comme ça, nous faire ch..., retarder les ballons pour que notre jeu ne se mette pas en place.

Quand vous êtes entré, avez-vous eu des consignes pour faire du jeu?

F.M : Les consignes étaient données dès le départ. Les Anglais avaient un gros rideau défensif et il fallait jouer par-dessus, au loin ou très haut. Mais c'est vrai qu'il y avait de la place pour le jeu à la main. Quand on a joué, on a failli marquer un essai. Derrière, ils reviennent chez nous et ils marquent cette pénalité et ce drop.

Vous ne vous êtes pas concertés pour changer de tactique?

F.M : Si mais bon... c'est collectif. Si on décide de jouer à la main, il faut que les joueurs puissent le faire aussi. Devant, les joueurs étaient quand même très fatigués. Il faut aussi quelque part respecter le système de jeu mis en place. Les joueurs, ils appliquent les consignes. Si on leur dit de taper dans un ballon, ils tapent dans un ballon.

Regrettez-vous ces consignes?

F.M : (Il hésite) Contre les Blacks, ça fonctionne car ils relancent. On sait qu'on peut les contrer parce qu'ils vont chercher l'exploit. Les Anglais, ils ne vont pas chercher la même chose. Ils renvoient le ballon et ils attendent l'erreur. Je pense qu'il fallait jouer autrement. On aurait dû arriver avec plus d'ambitions. On a beaucoup travaillé les ballons portés alors que... Après, c'est les joueurs qui doivent le sentir, ce sont eux les acteurs. C'est à eux de décider mais il faut que l'envie et la fraîcheur soit collective

La France peut-elle vraiment jouer avec une étiquette de favori ?

F.M : On n'était pas favori. C'était quand même les champions du monde en titre. Et une demi-finale, ça se joue à rien. Sur des détails. Ce n'est pas forcément celui qui joue le plus qui gagne. A un moment, il faut que la chance sourit et là, elle ne nous a pas souri.

C'est un mauvais scénario : sortir le favori et tomber face à des revenants?

F.M : On était des revenants aussi ! On revient de loin car ce n'était pas évident de jouer un quart de finale à Cardiff. C'est vrai que les Anglais ne sont pas grandioses. Ce n'est pas une très grande équipe mais ils ont su marquer quand il fallait, ils ont de la chance au bon moment.

Ce Stade de France ne vous réussit pas?

F.M : Je ne sais pas si c'est le stade. On perd l'ouverture contre l'Argentine, on n'est pas là le jour J. On réalise un exploit mais après il faut en réaliser plusieurs pour être champions. Mais bon... Après c'est surtout une histoire de motivation.

Où allez-vous la trouver pour le match pour la troisième place ?

F.M : (Il hésite) On va essayer d'en trouver. Ca reste un match de Coupe du monde. On va le préparer mais pour l'instant, nous sommes tous déçus. On va essayer de se remotiver et surtout de se faire plaisir.

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