L'heure du Leinster

Par Rugbyrama
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En contrant les Munstermen sur leurs points forts à Croke Park, le Leinster s'est qualifié pour sa première finale de Coupe d'Europe. Peut-être la bande à Brian O'Driscoll, si souvent frustrée face à son voisin, avait-elle un peu plus envie de la victoire. Mais l'essentiel reste encore à faire.

"One for the ages", disent les Anglais. Une victoire pour l'éternité. Le Leinster disputera le 23 mai à Edimbourg la première finale de Coupe d'Europe de son histoire. Les supporters des Leinstermen n'oublieront jamais cette après-midi euphorisante. Ils ne pouvaient pas rêver mieux qu'une accession à la grande finale dans le cadre si majestueux de Croke Park, face au grand voisin et rival irlandais, le Munster. Un succès sans appel (25-6), qui fait évidemment écho à la demi-finale de 2006. Il y a trois ans, sur la route de son deuxième sacre, le Munster avait balayé le Leinster (30-6) à Lansdowne Road. "Ce match a sans doute nourri leur envie de revanche, confie Paul O'Connell, le capitaine de la Red Army. Nous les avons aussi battus deux fois cette saison. "

Peut-être que les coéquipiers de Brian O'Driscoll étaient effectivement fatigués de rester dans l'ombre de l'imposante province voisine. Manifestement, ils avaient très bien préparé leur affaire, battant leur adversaire à son propre jeu. De manière un peu caricaturale, ce choc avait été présenté comme la confrontation entre le massif pack du Munster et les flamboyantes lignes arrières du Leinster. Or ce dernier est allé gagner ce match devant, au sol. Les lapins n'ont fait que parachever le travail de sape des taupes, à l'image du troisième essai, signé O'Drisocoll sur interception, alors que le Munster venait de camper un long moment dans le camp adverse. Défense, densité, efficacité, réalisme, le Leinster a utilisé à merveille les recettes traditionnelles de son rival.

O'Connell: "Dominés dans le combat"

Brian O'Driscoll ne le sait que trop bien. Elu homme du match, le trois-quarts centre de l'équipe d'Irlande n'a pas manqué de rendre hommage à ses gros. "Etre désigné homme du match était un peu embarrassant, a-t-il avoué. C'est difficile de sortir un des huit joueurs du pack, j'accepte donc cette distinction en leur nom. Ils ont été immenses et nous ont bâti une plateforme pour mettre nos essais." Pour BOD, c'était tout simplement vital de remporter cette bataille-là. "On sait où se gagnent et où se perdent les matches de rugby aujourd'hui. Ils se gagnent dans les zones de rucks. Sur leurs rucks, nous avons réussi à les ralentir et sur les nôtres, nous avons su exploiter rapidement nos ballons pour nous créer des opportunités."

Peu habituée à se faire secouer de la sorte, la Red Army a été prise de court. "C'est clair, nous avons été dominés dans le combat ", concède O'Connell. En fait, rien ne pouvait arrêter le Leinster, trop déterminé pour se laisser perturber par quoi que ce soit. Même la blessure de Felipe Contepomi, remplacé après seulement 25 minutes de jeu par Sexton, est passée inaperçue. "Ca ne nous a pas inquiétés, assure O'Driscoll. Nous avons une grande confiance en Jonny. Il pourrait être titulaire dans n'importe qu'elle équipe. Il n'a simplement pas de chance d'être derrière Felipe. Mais il a su saisir cette opportunité. Pour nous, ça n'a rien changé."

En bon leader charismatique, et suivant en cela le discours de son manager Michael Cheika, Brian O'Driscoll a rappelé que pour l'heure, le Leinster n'avait encore rien gagné. Aussi grisant soit l'exploit de Croke Park, il n'aura de sens que si les Dublinois vont au bout de l'aventure dans trois semaines. "On devait cette victoire à nos supporters. En finale, on devra encore gagner pour eux. Ils le méritent", lance le capitaine et deuxième ligne, Leo Cullen. Le Leinster n'a jamais été aussi près de son rêve.

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