Martin joue son Tournoi

Le printemps est de retour sur la capitale en ce début de semaine. Après quelques jours d'attente, le soleil est bien présent et avec lui les sourires. Rémy Martin l'a bien compris. Après une séance d'entraînement consacrée à des exercices de courses, le troisième ligne parisien affiche un large sourire. Il est tout simplement "content d'être là" après avoir passé un mois de février cloué au lit, le teint pâle avec comme seule activité d'avaler plusieurs grammes d'aspirine pour soigner une péricardite et éviter d'attraper tous les virus. Il était bon pour une angine, une sinusite et quelques bonus que réserve l'hiver.

Alors effectivement Rémy Martin peut avoir le sourire. Le printemps est revenu et le ciel s'est enfin éclairci : "Je m'entraîne depuis un mois. J'espère ne plus avoir de pépins comme celui-ci dans ma carrière."

Pourtant, un mois d'absence ce n'est pas dramatique par rapport à des joueurs qui doivent patienter presque un an pour retrouver le terrain après une opération des ligaments croisés du genou. Mais pour Rémy Martin cette blessure est arrivée au plus mauvais moment. Le flanker international a dû faire une croix sur le tournoi des 6 Nations : "Je n'ai pas eu la chance de me racheter après une tournée de novembre où je n'avais pu jouer que trente minutes à cause d'une blessure à la main."

La fossette du sourire est toujours là même s'il sait que le plus dur l'attend : "J'ai envie de jouer, de me montrer sur cette fin de saison. Il ne me reste plus que ça." C'est avec le Stade français qu'il devra gagner sa place en équipe de France. Un challenge à la hauteur de l'homme. Généreux et combatif. "J'ai joué quarante-deux minutes contre Bourgoin. Ça m'a fait vraiment plaisir même si j'étais forcément dans le rouge. Le travail physique ne remplace pas l'intensité d'un match. Je dois encore travailler pour revenir au niveau de mes coéquipiers. Je dois aussi retrouver quelques repères dans le jeu. A Bourgoin, j'étais un peu perdu." C'est passé inaperçu. Tout du moins en défense où son plaisir d'être là lui a servi de moteur. Résultat, huit plaquages à son actif en quarante minutes. Suffisant pour faire de lui le meilleur plaqueur parisien de la partie. "Les stats sont bonnes, c'est déjà bien" .

Maintenant se profile Leicester. Il a déjà envie d'être dans l'enfer anglais. L'excitation de jouer un match international est revenue : "C'est mon Tournoi à moi. Si nous gagnons là-bas, nous pourrons faire quelque chose de grand dans cette Coupe d'Europe". En cas de qualification, Paris jouerait sa demi-finale en France. Ce n'est pas négligeable, mais il faut d'abord passer l'obstacle anglais : "Leicester a beaucoup de points forts, beaucoup d'internationaux et beaucoup d'autres choses qui font que c'est une grande équipe. C'est un grand défi qui nous attend. Mais au Stade français nous aimons ce genre de défi."

Rémy Martin est de retour et il a faim. C'est justement l'heure de déjeuner. En attendant de pouvoir briller à l'heure du thé sur la pelouse de Leicester.