La Rochelle : O'Gara, une légende à perpétuer

  • Champions Cup - Ronan O'Gara (La Rochelle) contre Exeter lors du 1er match européen
    Champions Cup - Ronan O'Gara (La Rochelle) contre Exeter lors du 1er match européen
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CHAMPIONS CUP – Enivré par la Champions Cup, une compétition qu'il a marqué au fer rouge dans sa carrière de joueur, l'entraîneur en chef du Stade Rochelais Ronan O'Gara attend beaucoup de son équipe sur la scène continentale. Le récent succès à Edimbourg n'a rien d'anodin.

"Soit tu es sur le bateau, soit tu dégages !", "Sois tu es un compétiteur, soit tu vas jouer pour un club qui a d’autres ambitions. Ici, c’est pour gagner"," Si tu prends ce week-end cool, je te promets que tu ne joues pas la semaine d’après !", "Le plus important dans la vie, c’est la fierté, la réputation. Tu dois mourir avec ça"… Il y a un an, quasiment jour pour jour, gagné par la frustration débordante du moment, Ronan O'Gara avait tapé du poing sur la table après une première moitié de campagne européenne loin, très loin du plan de route établi. A savoir trois défaites d'entrée, synonymes d'inéluctable élimination.

Samedi dernier, l'histoire ne dit pas si les joueurs du Stade Rochelais, avant de pénétrer sur la pelouse de Murrayfield, se sont repassés en boucle les punchlines du meilleur réalisateur de l'histoire du tournoi (1 365 points) mais la copie rendue face à Edimbourg était d'un bien tout autre calibre. Son entrée en lice en Champions Cup, La Rochelle l'a, cette fois, assuré comme un chef (8-13). Difficile de ne pas voir en filigrane un lien de cause à effet avec cette sortie médiatique qui avait déjà, à l'époque, piqué un vestiaire remonté comme un coucou en faisait payer l'addition à Glasgow, 48h plus tard, pour s'offrir un match alors qualifié de "référence".

Des valeurs retrouvées

"Peut-être que j'ai été égoïste de parler de mon cas, de mon ressenti. Ce n'était pas le but, se défend presque Ronan O'Gara aujourd'hui, avec le recul. Mais il y a des choses que je n'avais pas acceptées : la manière, l'attitude. Si tu prends cette attitude, tu es déjà mort !" En matière d'attitude, l'équipe alignée en Ecosse, il y a trois jours, ne s'est pas échappée. Faisant preuve de caractère face à la pléiade d'internationaux adverses, pour compenser un manque de réalisme criant mais sans conséquence.

⚡️ Belle performance des Rochelais qui, sur la pelouse de Murrayfield, s'imposent dans un match assez fermé face à @EdinburghRugby ! L'aventure en #ChampionsCup commence de la meilleure des manières ! #EDIvSR #FievreSR pic.twitter.com/inOREAl1HI

— Stade Rochelais (@staderochelais) December 12, 2020

"Le score ne reflète pas les efforts et l’attitude de l’équipe. Au niveau de l’engagement, de l’agressivité, de la concentration, c’était une de nos meilleures performances", soufflait d'ailleurs le directeur du rugby rochelais Jono Gibbes à nos confrères de Sud Ouest à l'issue de la première des quatre rencontres de poule. Son homologue Richard Cockerill reconnait être tombé tout simplement sur plus fort : "C'était dur, c'est une bonne équipe et ils nous ont imposé une grosse pression."

"Le message passe"

Ce succès décroché d'entrée à l'extérieur ne fait que conforter le ressenti de "ROG" les jours précédant ce déplacement à Murrayfield : "C'est clair cette saison que les joueurs sont un peu plus ambitieux que l'année dernière. Ça veut dire que le message passe. Le groupe est beaucoup plus soudé. Ce n'est pas intéressant pour moi d'entraîner une équipe qui se contente d'être dans une compétition. Tu entres dans une compétition pour gagner. Nous sommes des enfants dans le grand bain, mais c'est important de croire en notre plan." Un plan décliné sur quatre ans, dans l'optique de "laisser le club compétitif pour le bouclier de Brennus et la coupe d'Europe."

Samedi prochain, si le Stade Rochelais récidive face à Bath à Deflandre (16h15), il aura assuré un premier pas vers la qualification en quarts de finale. Un stade atteint en 2017, lors de la première participation du club à la caravelle à la grande coupe d'Europe. Quand vous comptez dans votre staff un double vainqueur en la personne de l'ancien munsterman (2006,2008), qui est aussi le joueur le plus capé de l'histoire du tournoi avec 110 matches au compteur, impossible de ne pas rêver (plus) grand.

"La Champions Cup ? J'adore, j'adore, j'adore ! C'est une compétition qui m'a formé, j'ai voyagé dans toute l'Europe. J'ai des souvenirs qui resteront dans ma tête toute ma vie. Je ne peux pas avoir des mots plus forts. C'est la compétition qui a le plus marqué ma carrière", raconte O'Gara avec toujours autant de pétillant dans les yeux. Un brin d'émotion aussi. Passé à deux doigts de la remporter comme entraîneur, en 2016 avec le Racing, l'Irlandais n'a désormais qu'une idée en tête : y parvenir avec La Rochelle.

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