Dupont : "C’était notre rêve étant gamins"

  • Champions Cup - Antoine Dupont (Toulouse), face à la Rochelle.
    Champions Cup - Antoine Dupont (Toulouse), face à la Rochelle.
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CHAMPIONS CUP - Champion d’Europe après la victoire face à La Rochelle ce samedi, et élu meilleur joueur européen de l’année, le demi de mêlée toulousain Antoine Dupont veut savourer et mesurer la chance qui est la sienne. Aussi celle de toute une génération dorée.

Quel fut votre sentiment au coup de sifflet final, quand vous dégagez le ballon en tribune ?

Le premier réflexe a été de regarder que le temps était bien fini, car j’ai eu des antécédents avec ça (rires). Après, c’est une explosion de joie. Cyssou (Baille, NDLR) me saute dessus et on se rend compte que, ça y est, on l’a fait. On était ensemble à Lannemezan. C’était il y a quinze ans. Lui jouait avec mon frère et moi, j’étais plus jeune. On n’aurait pas mis une pièce sur le fait de se retrouver là. C’était notre rêve étant gamins, alors le réaliser ensemble, c’était magique. C’est un sentiment assez dur à décrire mais la jouissance est incommensurable.

Cela aide-t-il d’être dans une institution comme le Stade toulousain pour préparer une finale européenne ?

Cela peut être à double tranchant. Oui, on peut bénéficier de l’expérience de ceux qui ont gagné avant nous, comme Ugo (Mola) a eu la chance de le faire, comme d’autres membres du staff. Mais on a aussi ce poids… Ou plutôt cette motivation de l’héritage que j’ai ressentie directement quand je suis arrivé ici, encore plus dans cette compétition dans laquelle le club a un passé fort. Il était co-détenteur du nombre de titres et, aujourd’hui, on peut mettre cette cinquième étoile sur le maillot. On se rend compte de l'héritage dans lequel on est, et on fait perpétuer la tradition.

Pouvez-vous nous raconter l’action de l’essai décisif de Juan Cruz Mallia ?

Il y a surtout une superbe passe de Romain (Ntamack), puis Selevasio (Tolofua) qui joue trois-quarts sur l’aile et qui remet super bien le ballon à Juan Chi (surnom de Mallia, NDLR). Bon, il ne me fait pas la passe, mais il va marquer, donc on ne lui dira rien (rires). C’était beau de le voir marquer là, car ce n’était pas évident pour lui de se retrouver en position de titulaire dans un effectif qu’il n’a pas pu côtoyer beaucoup finalement, à cause de sa blessure. Voilà, c’est un garçon aux qualités humaines assez extraordinaires, donc on était tous hyper content qu’il inscrive cet essai.

À titre personnel, vous avez été élu joueur européen de l’année. Vous disiez vendredi que, si vous l’étiez, cela pourrait signifier que Toulouse est champion d’Europe...

Oui, voilà, je ne m'étais pas trop trompé finalement. Mais c’est vrai que Jerome (Kaino) le méritait tout autant que moi par exemple. C’est toujours dur d’avoir des récompenses individuelles dans un sport collectif, qui plus est dans le rugby. Bien sûr que ça fait plaisir, mais ça récompense aussi tout un groupe. J’avoue que la principale récompense que je retiens aujourd’hui, ce n’est pas ce titre-là !

Maxime Médard disait récemment que peu de choses résistent à la génération à laquelle vous appartenez. Après un titre de champion de France en 2019, un de champion d’Europe en 2021, la suite logique est-elle un titre de champion du monde en 2023 ?

C’est tout le mal que je me souhaite. Honnêtement, il faut d'abord qu’on mesure notre chance d’être ici aujourd’hui. Maxime a connu les années fastes du club. Si on lui avait dit, en 2010, qu’il faudrait attendre onze ans pour revenir en finale de Coupe d’Europe, pas sûr qu’il l’aurait cru. On doit apprécier ces moments-là. C’est notre deuxième titre. Il faut le savourer.

Propos recueillis par Jérémy FADAT, envoyé spécial

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