Racing 92 : ce rugby qu’ils assument

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  • Top 14 - Teddy Iribaren (Racing) contre Toulouse
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CHAMPIONS CUP - Victorieux pour son premier match européen de la saison aux Scarlets (13-14), le Racing 92 a ressorti la recette qui accompagne son début de saison : défense et pragmatisme. Une stratégie qui fait parfois grincer des dents dans le monde du rugby, mais que les Ciel et Blanc assument pleinement.

À ceux qui imaginaient que les signatures de Simon Zebo et Finn Russell suffiraient à transformer le Racing 92 en Nouvelle-Zélande des Hauts-de-Seine, Laurent Travers leur a répondu dès la première conférence de presse de la saison : "Le rugby qu’on aime et qu’on veut, c’est avant tout le rugby qui gagne. La priorité des priorités reste de gagner les matchs".

Pas de promesse de Gascon, donc, ni de grande surprise depuis le début de la saison. Pour atteindre leur but, les Racingmen visent avant tout à faire déjouer l’adversaire, si possible le pousser à la faute, s’appuient sur une défense toujours costaud et comptent un peu, aussi, sur une fulgurance individuelle pour faire basculer les matchs. Une dernière tâche que la doublette Zebo-Russell a pris à son compte depuis le début de l’année, comme à Toulon (9-25) ou au Stade français (16-17).

Le côté pile, c’est le manque de spectacle que peut générer cette approche tactique, et une certaine frustration à voir l’ouvreur écossais systématiser le jeu au pied de pression plutôt que d’attaquer la ligne d’avantage ou de faire briller ses dragsters (Imhoff, Thomas, Zebo) avec de belles combinaisons. "Ce n’est pas grave tant que ça gagne, tranche le flanker Wenceslas Lauret. Nous, on laisse parler. Si ce n’est pas spectaculaire où pas comme certains voudraient mais que ça gagne, nous, on s’en fout ! Tant que les matchs sont gagnés, c’est ça le plus important. S’il faut fermer le jeu pour gagner, on le fera".

Top 14 - Finn Russell (Racing 92) contre Clermont
Top 14 - Finn Russell (Racing 92) contre Clermont
Heureusement qu’il y a Finn Russell par moments car sinon cela reste assez triste

Un poil moins vindicatif, le demi de mêlée Teddy Iribaren n’en demeure pas moins solidaire des options tactiques prises par son staff : "Le spectacle compte évidemment mais ce qui est important est avant tout les victoires et les performances. Que notre jeu soit restreint est une chose, qu’il soit bien en place en est une autre. Personnellement, je n’écoute pas les critiques qui disent qu’on n’envoie pas de jeu, cela ne m’atteint pas. C’est plutôt quand on ne respecte pas la stratégie ou que notre jeu n’est pas bien en place". Le non-respect du plan de jeu a d’ailleurs été l’argument numéro 1 des conférences d’après-match pour expliquer les échecs à domicile face à Clermont (19-40) et Lyon (13-19).

Dans un Top 14 globalement très fermé, le jeu prôné par le Racing 92 a le vent en poupe. Il lui offre même des garanties sécurisantes de gagner plus de matchs qu’il n’en perdra. Mais il est aussi plus facilement exposé à la critique que celui de Clermont, par exemple. L’ancien Parisien Christophe Moni, consultant pour Eurosport et Sud Radio, fait partie des déçus : "Le jeu du Racing est très pragmatique, basé sur une conquête solide. Après, en termes d’animation offensive, heureusement qu’il y a Finn Russell par moments car sinon cela reste assez triste. On est toujours sur notre faim avec cette équipe car on a le sentiment qu’elle joue un rugby très minimaliste alors qu’elle a beaucoup de qualité. On a de temps en temps des coups d’éclat avec Zebo, Nakarawa ou Russell mais on est en droit d’espérer plus. Cela a encore été le cas aux Scarlets, où même si la victoire à l’extérieur en coupe d’Europe fait plaisir, le contenu reste assez pauvre. On s’emmerde un peu !".

Top 14 - Teddy Iribaren (Racing) contre Toulouse
Top 14 - Teddy Iribaren (Racing) contre Toulouse
Les confrontations du Racing avec les gros bras du Top 14 sont intéressantes pour Canal+ dans 100% des cas

De là à amener le diffuseur du Top 14, Canal+, à se poser la question de placer ou pas le Racing 92 sur des créneaux premium ? On n’en est pas là, comme l’assure son patron du rugby Éric Bayle : "Le Racing compte dans ses rangs parmi les joueurs les plus spectaculaires du championnat. Il y a donc un potentiel d’attractivité fort. C’est une équipe qui ne lâche jamais, notamment à l’extérieur, contrairement à certains. Ses matchs sont constamment accrochés, disputés, pas tout le temps spectaculaires mais pas moins que les autres. Aujourd’hui, les confrontations du Racing avec les gros bras du championnat sont intéressantes pour nous dans 100% des cas".

Quant à savoir si ces matchs plein de suspense à défaut de grandes envolées continueront d’attirer sur la durée l’exigeant public de Paris La Défense Arena, seul l’avenir nous le dira.

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