Brunel : "On se dit que ce n’est pas possible, que ça va bien finir par s’arrêter"

  • 6 Nations 2019 -Jacques Brunel (France) contre le Pays de Galles
    6 Nations 2019 -Jacques Brunel (France) contre le Pays de Galles
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TOURNOI DES 6 NATIONS 2019 - Jacques Brunel a débriefé ce samedi la défaite du XV de France, la veille contre le pays de Galles (19-24). Le sélectionneur fait le dos rond mais ne s’explique toujours pas les deux essais casquettes encaissés par ses joueurs, qui ont précipité leur chute.

Rugbyrama : Quel est votre sentiment au lendemain de ce nouveau revers ?

Jacques Brunel : Je reste sur la même impression. J’ai la certitude que ce match, c’est nous qui l’avons plus perdu que les Gallois qui l’ont gagné. On fait une très belle première mi-temps avec de la dynamique, des intentions, de la variété et de la vitesse. On mène donc au score assez logiquement. Par contre, en deuxième mi-temps, sur les vingt premières minutes, les Gallois ont réussi à investir notre camp et nous n’avons pas su s’en sortir. On a moins bien géré l’occupation du terrain durant cette période et ils sont restés dans nos 40 mètres. C’est à ce moment qu’ils marquent leur premier essai, qui intervient après une succession de phases de jeu où un Gallois vise une zone où un de nos joueurs est blessé (Uini Atonio, ndlr).

Comment avez-vous vécu ce deuxième essai gallois, offert sur un plateau ?

J.B. : Je ne sais pas quoi dire… Vous l’avez vu comme moi... (Il soupire). Il y a une mêlée, un coup de pied adverse sans danger puis ce ballon qui n’est pas contrôlé et cet essai qui les remet complétement dans le coup. Ces vingt premières minutes de la seconde période coûtent très cher.

Votre équipe a pourtant réussi à repasser en tête avant de donner un nouvel essai cadeau…

J.B. : On revient bien dans la partie en fin de match. Nous sommes à nouveau acteurs et en situation de les mettre en difficulté. Notre défense redevient agressive et notre pack gagne une pénalité en mêlée qui nous fait repasser devant. Et puis il y a ce dernier ballon…

On ne peut pas se démobiliser

Pourquoi avoir sorti votre capitaine Guilhem Guirado avant même l’heure de jeu, quand le pays de Galles n’était pas encore passé devant ?

J.B. : Parce qu’on savait que Julien Marchand était très bien physiquement et on était aussi à un moment difficile, où les Gallois dominaient et nous subissions. Le staff en face avait déjà fait du coaching et nous avons voulu mettre un peu de sang neuf nous aussi. On avait quelques fois trouvé par le passé que les entrants n’étaient pas déterminants. Là, que ce soit Bamba, Priso, Lambey, Alldritt, Lambey ou Serin, ils sont bien rentrés.

N’est-ce pas lassant de voir un nouveau match vous échapper de la sorte ?

J.B. : Si mais on l’a déjà dit plusieurs fois. Vendredi, on donne deux essais stupides soit quatorze points. C’est difficile de perdre un match comme ça. Comme on le sait, la victoire est très importante car elle est là pour donner confiance et conforter l’équipe dans son jeu. Nous, on n’a malheureusement pas cette possibilité de conforter nos ambitions. La déception domine mais on sait aussi qu’on est dans une compétition qui ne fait que débuter et qu’on va enchaîner très vite par un déplacement en Angleterre, chez un favori du Tournoi. On ne peut donc pas se démobiliser. On doit évacuer ce match pour vite rebondir, regarder le positif car il y en a eu beaucoup. Je pense à toute la première mi-temps, à ce sursaut à partir de la 65e minute… Bref, des choses intéressantes sur cette rencontre. On doit donc construire dessus et essayer de gommer les scories.

Vous et vos joueurs arrivez à positiver malgré les mauvais résultats qui s’enchaînent. Qu’est-ce qui vous donne encore la foi ?

J.B. : Il y a des défaites qu’on peut accepter. Quand l’adversaire vous domine outrageusement, que vous subissez pendant plusieurs minutes devant votre en-but, vous vous dites que vous êtes tombé sur plus fort et il n’y a rien à dire. Quand ce n’est pas le cas, qu’on prend des essais incroyables et que le match bascule comme ça, c’est plus dur à avaler. En même temps, on se dit aussi que ce n’est pas possible, que ça va bien finir par s’arrêter. On a cette impression que les Gallois n’étaient pas dix kilomètres au-dessus de nous. Et heureusement qu’on l’a, car c’est cette impression qui va nous permettre de rebondir. Si on était convaincu de la supériorité évidente des autres, ce serait plus difficile.

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