Saint-André: "Il faut trouver d'autres joueurs"

Par Rugbyrama
  • Philippe Saint Andre 2 - Conference de presse XV de France - 21 fevrier 2013
    Philippe Saint Andre 2 - Conference de presse XV de France - 21 fevrier 2013
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Frustré, agacé, Philippe Saint-André, sélectionneur de l'équipe de France, n'abdique pas : il va poursuivre son opération reconstruction. Mais sait qu'il est au pied du mur.

"Quand la bête est blessée, il faut la tuer. Aujourd'hui, on ne tue personne". Philippe Saint-André était arrivé avec le sourire. Mais au bout de son débriefing, l'énumération des lacunes du XV de France a fini par faire remonter sa colère. "Que vous dire à part que cela fait une troisième défaite ?". Il a finalement trouvé des choses à dire dans ce match avec trente-six minutes de temps de jeu effectif, soit un temps inférieur aux dernières sorties de Bleus. Et ce n'était pas ce que le rugby de France aurait aimé entendre.

"Quinze turn-over. Des passes impossibles, à l'aveugle. Au très haut-niveau quand tu ne respectes pas le ballon, face à des Anglais pragmatiques, tu te fais punir". Et puis, l'incapacité à donner un coup d'accélérateur. "Le coaching n'a pas amené ce qu'on aurait espéré". Et la débandade après l'essai. "Ensuite, on tente de longues passes, on manque de précision. Le seul ballon perdu en touche est sur un lancer important. On subit sur une mêlée". "Frustrant", souffle Philippe Saint-André. "On est dans la difficulté. Maintenant, on ne pense qu'à une chose : gagner les deux prochains matchs". Pour ne pas entrer dans l'histoire de la cuillère de bois.

Saint-André : "On manque de jeu au pied long"

L'état de grâce est terminé. Et Philippe Saint-André va devoir trouver les solutions. "Nous sommes en reconstruction, rappelle t-il. Seulement cinq joueurs de la finale du Mondial 2011 étaient sur la feuille de match. Beaucoup de joueurs évoluaient pour la première fois à Twickenham". Il n'a pas tort en le soulignant. Mais dans la compétition, cela ne compte plus. Il le sait. "Il faut savoir gagner les matchs. Là, nous en sommes trois défaites et nous sommes derniers du Tournoi. C'est beau d'expliquer mais mon job, celui du staff, celui des joueurs, c'est de gagner les matchs. Et on ne les gagne pas". Réagir donc. Le sélectionneur a déjà insisté sur la discipline, sur ces "six points offerts aux Anglais". Il pourra s'attarder sur le coaching. "En novembre, le banc nous faisait gagner", contrebalance t-il.

A Twickenham, il a eu la confirmation qu'il était encore en quête de joueurs précieux par leur pied. "On manque de jeu au pied long. Un profil à la Damien Traille. Centre, ouvreur ou arrière avec un jeu au pied de 70 mètres". Et là, l'angoisse est partie pour durer. "Wilkinson, on ne peut pas. McAlister non plus. Sexton la saison prochaine au Racing-Metro, on ne pourra pas. Si vous avez des bonnes idées, donnez-les moi. On sait nos points faibles, on sait qu'il faut trouver d'autres joueurs. On ira en Nouvelle-Zélande avec 35 joueurs dont huit ou dix grands potentiels. Nous sommes dans la logique de préparer le Mondial 2015 mais aussi de gagner des matchs pour avoir plus de sérénité. On identifie des joueurs. Quand j'ai pris le job, je savais qu'une grande génération arrêtait. J'assume". Sans réussite.

Il a dit que Michalak serait dans les 23. Le staff livrera la liste lundi ou mardi. Parra (genou), Dusautoir et Mas sont à surveiller. La grande révolution paraît compliquée. Surtout, il n'y a plus de bouclier. Saint-André le sait: "On manque de patience, de vécu collectif. Mais il faut gagner, maintenant".

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