L'Irlande laisse l'Angleterre sur sa faim

Par Rugbyrama
  • Bowe irlande 2011
    Bowe irlande 2011
Publié le Mis à jour
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Certes, l'Angleterre a tout de même remporté le Tournoi des 6 Nations 2011. Mais en s'imposant (24-8) ce samedi sur leur pelouse, les Irlandais sont parvenus à priver le XV de la Rose d'un grand chelem qui le fuit depuis 2003. Et le succès des hommes de Declan Kidney est amplement mérité.

L’Irlande a grandement sauvé son Tournoi en dominant des Anglais jusque-là invaincus… et de quelle manière ! Sans appel, le score reflète finalement bien la domination des Irlandais qui, malgré quelques sueurs froides en fin de match à cause d’une mêlée affaiblie par la sortie du droitier Ross, n’ont laissé aucune chance à des Anglais finalement maladroits et très peu inspirés en attaque.

Malgré une entame anglaise menée tambour battant, les Irlandais eurent tôt fait de planter le décor de ce qui allait être le traquenard du siècle, dès la seconde minute de jeu et cette première mêlée irlandaise. Visiblement vexés par les propos du jeune talonneur Dylan Hartley (qui semble passer maître dans l’art des déclarations incendiaires avant les matchs) le pack du Trèfle infligea une humiliante reculade à celui de la Rose. Première faute d’une longue (et inhabituelle) série qui permettait a Sexton de passer tranquillement trois pénalités (6e, 15e, 23e). A 9-0 après un peu plus de vingt minutes de jeu, l’Angleterre était complètement passée à côté de son entame, pour le plus grand plaisir du public de l’Aviva Stadium. Mais l’Irlande n’avait pas attendu sur l’indiscipline anglaise pour allumer les premières mèches.

Quelques minutes plus tôt, le capitaine O’Driscoll avait déjà franchi la ligne. Refusé à cause d’un en-avant de passe, cet essai n’était qu’un avertissement sans frais. Mais la sanction n’allait pas tarder à tomber : profitant d’un replacement défensif anglais plus que mollasson, Sexton jouait rapidement une pénalité et envoyait Bowe dans l’en-but. Bien décidés à enfoncer le clou malgré les quatorze points d’avance au tableau d’affichage, les Irlandais continuaient d’accélérer et excédaient leur adversaire. Pour preuve, le carton jaune du demi de mêlée Youngs qui lançait le ballon à la foule pour ralentir la touche irlandaise…Sexton en profitait pour creuser l’écart avant la pause, et porter le score à 17-3.

Le "fighting spirit" enfin récompensé

Au retour des vestiaires, on pensait que les Anglais allaient être transfigurés par la "remise au point" de Martin Johnson. Mais il n’en fut rien. Toujours aussi rigoureuse en défense et inspirée en attaque, l’Irlande dominait les débats. Dès la 46ème minute, Brian O’Driscoll inscrivait un essai plein de rage pour entrer dans l'histoire du Tournoi : totalisant 25 essais, le capitaine irlandais dépassait ainsi l'ailier écossais Ian Smith. A 24-3, les Anglais devaient réagir. C’est ce que fit Martin Johnson en procédant, comme à son habitude, à un coaching conséquent, voulant ainsi renverser la tendance. Mission accomplie par le talonneur Thompson qui, une minute après son entrée, inscrivit un essai surprenant au nez et à la barbe du demi de mêlée irlandais Reddan. Coup de théâtre ? Renversement de situation ? Absolument pas.

La marque n’allait plus évoluer, alors que la mêlée du Trèfle était systématiquement sanctionnée. Mais la défense irlandaise, intraitable et agressive, provoquait toujours plus de fautes de mains du côté anglais. O’Gara entrait à la place de Sexton, élu homme du match, et la maîtrise de l’ouvreur du Munster allait définitivement crucifier les espoirs anglais grâce à un jeu au pied une fois de plus impérial. Stringer dégageait en touche et l’Aviva Stadium pouvait rugir de plaisir. Avec cette septième victoire lors de ses huit dernières confrontations, l’Irlande confirme qu’elle est bien la bête noire du XV de la Rose. Sauf que cette fois, la défaite doit être encore plus douloureuse, car elle prive les hommes de Martin Johnson d’un huitième Grand Chelem qui lui semblait pourtant promis depuis le début de la compétition.

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