Bleus : L'affrontement aura bien lieu !

Didier Retière n'a toujours pas digéré... Il n'a pas digéré que la mêlée française ait été chahutée et sanctionnée à plusieurs reprises lors du revers en Angleterre. Cette mêlée considérée comme l'une des plus performantes au monde., représentant l'unique grande certitude des Bleus et, par extension, leur principal atout. Cette mêlée qui s'est fait contrer à Twickenham. Une dizaine de jours plus tard, l'entraîneur des avants avoue "y voir plus clair" : "Les Anglais ont utilisé un des seuls ressorts possibles pour eux, à savoir une mise en action rapide, à la limite de la légalité. Ils n'avaient rien à perdre et n'avaient aucun intérêt à tenir la mêlée. Au risque d'être pénalisés, ils ont joué à quitte ou double." Et cela a payé, l'arbitrage sur ces phases de jeu étant mis en cause par le staff français dès la fin de la rencontre.

"Quand on regarde les statistiques, l'équipe d'Angleterre est celle qui va le plus au sol, poursuit Retière. En tant que supposée meilleure mêlée, nous devions gérer à la fois la stabilité et l'affrontement. C'est très dur à faire et ça, les arbitres ne le comprennent pas. […] Le côté frustrant, c'est qu'on ne laisse plus forcément les équipes s'exprimer là-dessus. On a tendance à neutraliser les forces dans ce secteur. Mais c'est dans la mouvance du rugby actuel, centré plutôt sur un jeu de mouvement." Pour autant, malgré un sentiment d'injustice toujours pesant, les avants français ont su effectuer leur auto-critique. "Face à une mêlée maligne, nous avons trop voulu imposer notre loi, décrypte l'expérimenté Sylvain Marconnet. Nous aimons asseoir notre domination à partir de notre conquête efficace mais il faut savoir s'adapter. Le match en Angleterre va nous aider à progresser dans l'intelligence collective."

"Les Italiens, eux, accepteront l'épreuve de force"

Didier Retière va plus loin : "Il y avait deux solutions après l'Angleterre. Soit on restait sur l'idée que l'arbitre avait tort et nous raison. A ce moment-là, rien n'était à modifier. Soit on maintenait qu'on n'était pas tout à fait d'accord avec lui mais que l'arbitre avait mis en exergue une lacune de notre part. A ce moment-là, il faut s'adapter et tirer les leçons de cet échec pour trouver des solutions collectives." C'est ce que les Bleus ont fait. Et si l'opposition face à la modeste formation italienne samedi pourrait ne pas donner beaucoup d'enseignements aux Français sur leur progression globale, ce sera bien différent pour le cinq de devant. Tout simplement parce que selon les propres mots de Didier Retière, "la France et l'Italie possèdent les deux meilleurs mêlées du Tournoi. Celle des Italiens est peut-être encore plus puissante que la nôtre."

En tout cas, les deux sont très proches dans leur profil. "On retrouve effectivement un côté culturel similaire entre l'Italie et la France à ce niveau même si les qualités ne sont pas tout à fait les mêmes, convient Retière. Mais il existe cette culture du combat. Les Italiens, eux, vont accepter l'épreuve de force..." Référence non dissimulée au XV de la Rose. "Mais en mêlée, les Italiens ont aussi connu des problèmes contre l'Angleterre. Parce qu'eux voulaient les affronter et c'est compliqué face à des joueurs qui ne sont pas sur la même longueur d'onde." Cette fois, l'affrontement aura donc lieu. Et il promet d'être rude. Luc Ducalcon souligne "la force du pack italien." Retière le juge aussi "stable et équilibré." "Les Italiens aiment imposer leur supériorité en mêlée fermée", rappelle Marconnet. Aux Bleus de les contrer et de gagner la bataille dans ce secteur. Car s'ils y parviennent, à la différence des Transalpins, ils auront effectué un grand pas vers la victoire.