Jauzion en simple maillon

Avant l'ouverture de ce Tournoi des 6 Nations 2011, Yannick Jauzion avait été titularisé neuf fois lors des dix derniers matchs des Bleus. Il avait manqué une seule rencontre (contre les Fidji il y a trois mois) depuis la victoire contre les Springboks à Toulouse en novembre 2009. Un fait remarquable quand on sait combien la composition de la ligne de trois-quarts française a fluctué ces derniers mois... Un peu plus d'un an après, il a donc été écarté à nouveau, pour le match contre l'Ecosse Mais, Maxime Mermoz s'étant gravement blessé à une épaule, le Toulousain a finalement été rappelé dans le groupe puis placé sur le banc dans l'équipe qui ira en Irlande.

Yannick Jauzion, du haut de ses 70 sélections, faisait figure d'indispensable pour beaucoup. Pas pour Marc Lièvremont. "Ça n'a pas été un choix facile de se passer de lui mais il n'a pas été non plus irréprochable en novembre", avait justifié le sélectionneur tricolore lors de l'annonce de son XV de départ contre l'Ecosse. Le joueur le reconnaît : "Marc attendait sûrement plus de mois lors des tests de novembre. J'ai le sentiment d'avoir fait des matchs cohérents avec Toulouse depuis mais s'il n'est pas satisfait, il est normal qu'il mette d'autres joueurs". Alors le champion d'Europe a regardé le match contre les Ecossais à la télé et s'est réjoui du "réalisme et de la bonne utilisation du ballon" de ses coéquipiers durant la rencontre.

"Ne pas gamberger"

Tranquille, Yannick Jauzion. Comme à son habitude, le joueur de 32 ans est posé, simple et serein devant les questions des journalistes. Son absence de l'entraînement lundi et mardi ? Il était seulement ménagé en raison de "petites douleurs à une épaule" et a repris l'entraînement ce jeudi. Cette éviction puis ce statut de remplaçant, auquel il n'est pas habitué ? "Je ne vais pas me taper la tête contre les murs !C'est toujours une déception de ne pas être retenu, c'est frustrant, mais ça m'est déjà arrivé et il ne faut pas trop gamberger. Il faut juste se remettre en question." A-t-elle été lourde cette remise en question la semaine dernière ? "Pas tellement. Vous savez, on ne le fait pas seulement quand on ne joue pas. Même quand on est titulaire, il faut s'y contraindre par rapport au déchet qu'on a eu durant un match. Mais il faut prendre du recul par rapport à tout ça."

Le joueur, considéré comme l'un des meilleurs trois-quarts centre de la planète, a dix ans d'expérience chez les Bleus. Alors, même si on est à sept mois seulement de la Coupe du monde, il n'a pas de mal à gérer ces situations qu'il a déjà connues. "L'arrivée de certains, la mise à l'écart des autres, ça fait partie de l'histoire du groupe. Je pense que je serai amené à entrer en jeu dimanche et il faudra juste que je sois performant à ce moment-là. J'ai raté un match, à moi d'être bon lors du second." Tout simplement.