Chabal : "Il faut parler"

Par Rugbyrama
  • Sébastien Chabal France 2010
    Sébastien Chabal France 2010
Publié le Mis à jour
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Un mois après la défaite historique contre l'Australie (16-59) et quelques semaines avant le premier match du Tournoi des 6 Nations, contre l'Ecosse le 5 février à Paris, Sébastien Chabal évoque l'équipe de France. Pour le troisième ligne des Bleus et du Racing, la clé tient dans la communication.

Avec un mois de recul, avez-vous trouvé des explications à cette énorme défaite du XV de France ?

Sébastien CHABAL : Pour être franc, ça m'a travaillé pendant une dizaine de jours et j'y pense encore aujourd'hui mais il y a eu tellement d'échéances importantes depuis, avec la Coupe d'Europe et le championnat, qu'il fallait absolument se reconcentrer pour être performant en club. On a subi une grosse défaite, on n'a pas compris pourquoi l'équipe avait lâché comme ça en deuxième mi-temps. On a craqué physiquement et mentalement. Mais on ne pouvait pas s'apitoyer sur notre sort. C'est le malheur de notre calendrier qui fait que toutes les compétitions sont mélangées et que chaque semaine, il faut se reconcentrer sur un nouvel objectif.

Comment appréhendez-vous le rassemblement pour le Tournoi ?

S.B. : Pour ceux qui y seront, il va falloir revoir tout ça. Je ne sais pas ce que le staff a prévu mais je ne pense pas que l'on puisse faire comme si rien ne s'était passé et repartir en disant simplement qu'on va gagner le Tournoi. Il faut parler, trouver les failles.

Dans Midi Olympique, le capitaine du XV de France Thierry Dusautoir a déclaré que "ce que le staff proposait à l'entraînement ne [vous] convenait pas"...

S.B. : C'est ce que j'ai dit le lendemain (de la défaite, ndlr). Il y avait peut-être un jeu trop ambitieux. Je ne dis pas que les joueurs qui composent l'équipe de France n'ont pas le talent et les qualités pour le jouer mais on a toujours le même problème, on n'a pas le temps de travailler. Un joueur amené à prendre des initiatives, à s'adapter en continu aux situations doit avoir des repères. Il faut beaucoup de temps pour travailler ensemble et c'est le grand problème de notre rugby français. Pour en avoir longuement parlé avec Thierry, c'est cela qu'il veut dire. Le jeu que le staff voulait mettre en place n'était peut-être pas adapté au temps qu'on avait pour le préparer.

Y aurait-il des clans au sein du XV de France ?

S.B. : Tu te goures complètement. Tous les jours, on peut échanger et discuter avec ce staff. Pendant toute ma carrière internationale avec Bernard (Laporte, ndlr), ce n'est quasiment jamais arrivé. Peut-être qu'on ne se dit pas les bonnes choses mais ça vit bien à l'intérieur du groupe. On va revenir sur des choses plus basiques du rugby et une fois que ce sera bien mis en place et compris par tout le monde, on pourra avancer. Et on aura deux mois de préparation avant le Mondial pour trouver des repères. Pour avoir déjà vécu deux préparations de Coupe du monde, ces deux derniers mois sont très importants et ils font du bien. On s'entraîne ensemble, on vit ensemble et on dort ensemble.

Comment abordez-vous ce Tournoi ?

S.B. : Il y a trois déplacements dont un en Angleterre, une équipe que je redoute car elle n'a pas mal joué cet automne. Elle met un jeu en place avec des joueurs de talent. J'en connais quelques-uns, il y a de la qualité. On va essayer de gagner ce Tournoi mais ça va être compliqué.

Sur un plan personnel, la tournée de novembre fut un bon début au poste de numéro 8...

S.B. : Je ne sais pas si c'était un début ou une fin ! (rires). J'étais content de revenir en numéro 8, content que le staff ait changé. Content de leur avoir donné raison de changer d'avis. Même si le troisième match était catastrophique, je suis content des deux premières rencontres, de ce que j'ai fait, d'avoir pu montrer que mon réel poste était en troisième ligne.

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