Pierre après pierre

Par Rugbyrama
  • julien pierre france 2010
    julien pierre france 2010
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Julien Pierre va fêter sa troisième titularisation consécutive face à l'Angleterre pour la "finale" tant attendue d'un Tournoi pour lequel il n'avait pas reçu de carton d'invitation. Ses performances ont enthousiasmé le staff technique des Bleus. Une montée en puissance à l'image de sa carrière.

En deuxième ligne, l'affaire semblait entendue. Après les tests du mois de novembre, une hiérarchie claire et nette se dégageait. Romain Millo-Chluski, Lionel Nallet, Sébastien Chabal et Pascal Papé se disputaient les trois places sur la feuille de match avec un avantage certain pour les deux premiers cités. "A cette époque-là, je ne pensais même pas à l'équipe de France", sourit aujourd'hui Julien Pierre qui a su saisir sa chance pendant un mois de février cruel pour les hommes en place. Une déclaration qui n'a rien à voir avec un manque d'ambition : "En novembre, je pensais déjà à rejouer avec mon club, à prendre du plaisir. Je sortais à peine de ma maladie (Il souffrait du paludisme, N.D.L.R.). Aujourd'hui, je suis content si les entraîneurs de l'équipe de France se posent des questions." Le gaillard de Clermont a mis un pied dans la maison bleue et souhaite maintenant y rester. Alors même s'il "ne se rend pas bien compte de la portée d'un Grand Chelem" et même s'il n'a pas connu la déroute de Twickenham en 2009, sa motivation pour le crunch de ce samedi est toute trouvée : "J'ai envie de rester dans le groupe après la fin de ce Tournoi et pour cela, il faut que l'équipe gagne et que je sois bon. J'ai envie de prouver." Travailleur mais souvent sous-estimé, Julien Pierre a toujours su saisir les perches tendues.

"Jamais rien à lui reprocher"

On lui promettait l'enfer à Bourgoin après son départ de La Rochelle, il est devenu capitaine de la formation iséroire. Même constat lors de son transfert à Clermont : "Certains me disaient que je ne serais que le quatrième choix." Il en est aujourd'hui capitaine quand Aurélien Rougerie n'est pas sur le terrain. A chaque fois, il a su acquérir un statut d'incontournable qui ne surprend pas son coéquipier Julien Bonnaire : "Il s'entend toujours bien avec tout le monde. Il peut s'intégrer n'importe où. Après, c'est un joueur très complet et le rugby moderne a besoin de gens comme lui. Il est mobile, il est bon dans les rucks, il saute, il intervient dans le jeu... et puis c'est un bosseur. Ça se passe très bien avec VernCotter à Clermont, car il n'a jamais rien à lui reprocher. Je crois que les sélectionneurs s'en sont aussi aperçus sur ses deux titularisations. Maintenant, il a envie de prolonger l'aventure avec l'équipe de France." Et les statistiques après le match face à l'Italie confirment les dires du troisièmes ligne. Après un quart d'heure de jeu, il avait assuré une fois la continuité du jeu, mis une percussion, pris deux ballons en touche.

Enfin l'événement n'atteint pas le colosse. Il reste concentré et prend du recul sur les sollicitations médiatiques. "Je suis cool, comme depuis le début du Tournoi." Calme, posé, le néophyte (6 sélections) de 28 ans a déjà tout d'un cadre. Une impression confirmée par Julien Bonnaire : "Je trouve qu'il a grandi depuis l'époque où on jouait ensemble à Bourgoin. Il avait alors du mal à assumer le rôle de capitaine et celui de joueur. Ce n'est plus le cas à Clermont." Un changement de club qu'il ne regrette pas : "Au CSBJ, j'avais l'impression d'arriver en fin de cycle. J'ai trouvé à l'ASMCA ce que je cherchais. J'ai beaucoup appris techniquement et aussi dans l'approche des matchs." Juste ce qu'il fallait pour pousser un guerrier de l'ombre dans la lumière.

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