Parra : "On a trop parlé de nous"

Par Rugbyrama
  • morgan parra france 2010
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Morgan Parra avait réalisé un grand match contre l'Irlande. Après la rencontre, le sélectionneur Marc Lièvremont avait parlé d'un "courage, d'une intelligence et d'un culot assez exceptionnels". Vendredi au pays de Galles, le demi de mêlée clermontois se sait attendu. Mais il garde la tête froide.

Après le match contre l'Irlande, Marc Lièvremont avait mis l'accent sur votre performance, ainsi que celle de la charnière. C'est rare de la part d'un sélectionneur. Que cela vous avait-il fait ?

Morgan PARRA : On est content bien sûr mais il ne faut pas en faire un plat. On nous a mis très haut mais si ça devait mal se passer au pays de Galles, on nous mettrait au plus bas.

Cela valide tout de même le travail effectué, non ?

M.P. : Oui. Avec François (Trinh-Duc, NDLR) on est très content que le staff nous fasse confiance. Là-dessus, on est satisfait. Mais je pense qu'on a trop parlé de nous, trop parlé de la charnière après ce match. On a eu un moment de flottement en début de match qu'on aurait dû mieux gérer et personne ne l'a évoqué parce qu'on a mis trente points au final. Mais si nous avions perdu, les gens auraient dit que la charnière n'a pas été bonne. Il ne faut pas oublier que nous avons été mis dans de très bonnes conditions par nos avants. Selon moi, on a trop été mis en avant. Le match le plus dur, ce n'était pas l'Irlande. Ce sera celui au pays de Galles. Il faudra savoir faire la même prestation.

Le paquet gallois est décimé. Il manque beaucoup de monde dans ses rangs. Que cela vous inspire-t-il ?

M.P. : Décimé… Les Gallois ont un bon réservoir et sont capables de changer de joueurs comme nous l'avons fait. Quand il y a des blessés, il y a toujours quelqu'un derrière qui apporte un plus. Il faut se méfier. Nous sommes capables de rivaliser avec cette équipe mais il ne va pas falloir la sous-estimer. C'est ce que les Gallois avaient fait quand ils étaient venus chez nous l'année dernière. Ils nous avaient pris de haut et nous avions su renverser les choses pour nous imposer au final. Leur équipe est un peu à l'image de la nôtre en 2009. Il faut la respecter et s'appliquer encore plus pour mieux gérer les temps faibles et les temps forts.

Julien Bonnaire parlait de tournant du Tournoi vendredi à Cardiff. Il s'agira de ça selon vous ?

M.P. : C'est cela. Durant le match en Ecosse, on s'est cherché. Celui en Irlande nous a confortés dans ce que nous sommes capables de faire. Mais vendredi soir, on ne pensera pas à ça. Il faudra livrer un très gros match pour pouvoir envisager un grand chelem par la suite.

Ce mardi matin, François Trinh-Duc, Frédéric Michalak et vous avez travaillé à part avec Marc Lièvremont. De quoi s'agissait-il ?

M.P. : Nous avions mis en place une stratégie comme nous l'avions fait face à l'Irlande et nous l'avons partagée avec l'encadrement pour savoir si nous étions d'accord et s'il fallait changer des choses.

Le staff se félicite que vous vous appropriez plus le jeu. Comment ressentez-vous ce nouveau rôle ?

M..P. : Je le fais beaucoup avec Brock James en club. C'est très important de pouvoir analyser les vidéos adverses. Si on ne l'a pas fait en équipe de France au début, c'est peut-être parce qu'on ne cernait pas trop le projet de jeu. Depuis quelques temps, on le sent, on commence à le connaître. C'est un peu comparable à mon début de saison à Clermont. Au début j'ai eu du mal parce que je ne connaissais pas le projet de jeu, je ne pouvais pas me l'approprier. Et à force, j'y suis arrivé. C'est ce qui se passe avec l'équipe de France. Il faut être capable de s'approprier le jeu mais aussi de s'adapter et c'est ça le plus dur. Il faut sentir les choses.

Cela signifie que vous vous sentez plus en confiance maintenant ?

M.P. : Pas plus en confiance, non. Si nous sommes plus en confiance, c'est sur le projet de jeu. On sait ce qui nous est demandé de faire. Après, c'est à nous de faire les bons choix le week-end.

Marc Lièvremont a pointé certains problèmes contre l'Irlande, notamment votre jeu au pied de pression en disant que vous vous appuyez trop sur François Trinh-Duc et Clément Poitrenaud. Ce sera très important face aux Gallois…

M.P. : Ce sera important effectivement. J'ai tendance à reprendre ce que je fais en club et à Clermont, j'ai l'habitude de m'appuyer sur un 10 solide qui a un gros jeu au pied. Notre stratégie ne sera pas la même que contre l'Irlande. Contre eux, on essayait de pousser des ballons longs parce qu'on savait qu'ils nous les rendraient au pied. Mais on sait très bien que les Gallois vont essayer de jouer un maximum, de nous attaquer et de tenir le ballon. Si ils y parviennent, ils nous poseront de gros problèmes. Pour les en empêcher, le jeu au pied passera plus par moi, par le fait de jouer derrière mes avants que par François et ses coups de pied longs ou par Clément et ses coups de pied très longs.

Vous connaissez les Gallois pour avoir affronté les Ospreys avec Clermont. Que retenez-vous ?

M.P. : Ces deux équipes, c'est un peu la même chose. La ligne de trois-quarts est d'ailleurs formée de beaucoup de joueurs des Ospreys. Avec Clermont, nous avions mal débuté contre eux et c'est une équipe qui est capable de mettre le feu très vite, qui vient attaquer les lignes très à plat, avec des joueurs comme Lee Byrne qui sont capables de s'engouffrer dans des brèches à tout moment. Les Gallois ont aussi un ouvreur très expérimenté avec Stephen Jones et un gros centre perforant. Ils possèdent toutes les qualités d'une grosse équipe.

Selon vous, le pays de Galles sera un palier au-dessus l'Irlande et l'Ecosse ?

M.P. : Je pense oui. Largement même. D'autant qu'il sera devant son spublic. Cette équipe a besoin de jouer pour gagner, de tenir le ballon. Il y aura des temps de jeu encore plus impressionnants que face à l'Irlande. Il faut que nous soyons prêts et que nous en soyons conscients.

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