Trinh-Duc : "Tout sauf un piège..."

Vous pensiez affronter Wilkinson, ce sera finalement Flood. Est-ce que cela change quelque chose pour vous ?

François TRINH-DUC : Non, pas du tout. J'ai été surpris que ce ne soit pas lui qui commence. Mais Flood a de beaux arguments à faire valoir. C'est un très bon joueur de ballon qui sait attaquer la ligne. Ce sera donc peut-être un peu différent. Pas moins dangereux, mais peut-être moins précis par son jeu au pied.

Est-ce que l'on affronte Flood de la même manière que Wilkinson ?

F.T-D. : Non, il ne faut surtout pas faire de ce match un duel de demi d'ouverture. Moi, je plaque très peu le dix. On est juste confronté dans la gestion du jeu. Il faudra peut-être que je sois un peu plus vigilant en défense.

Et psychologiquement ?

F.T-D. : Là, oui, ça change un peu la donne. Ça aide un peu de savoir que Wilkinson ne soit pas sur le terrain dès le début du match. C'est quand même un sacré joueur. Il est hyper réaliste et possède une énorme expérience. Psychologiquement, c'est donc un plus de le savoir sur le banc. Mais je n'avais pas de pression particulière à l'idée d'affronter Wilkinson. J'ai déjà joué contre lui, que ce soit avec l'équipe de France ou avec Montpellier. Et je ne me suis jamais focalisé sur lui. De toute façon, ce n'est pas un joueur qui change tout, non plus. Concentrons-nous sur notre jeu.

Et sur le jeu de l'Angleterre ?

F.T-D. : Ils vont nous imposer beaucoup de combat, même s'ils sont capables de jouer sur les extérieurs. On sait que ce n'est pas leur priorité, mais l'an passé, ils ont démontré qu'ils pouvaient nous prendre à ce niveau-là. Il faudra être performant en défense.

La composition de la troisième ligne anglaise démontre la volonté d'imposer un gros défi physique. Qu'en pensez-vous ?

F.T-D. : Il vont sans doute chercher à me tester (rires). Mais avec Imanol (Harinordoquy), Thierry (Dusautoir) et Julien (Bonnaire), je crois que je suis aussi bien équipé. Il va falloir s'y filer en défense.

Craigniez-vous de vous focaliser un peu trop sur un éventuel grand chelem ?

F.T-D. : Non, je n'y crois pas une seconde. On a réussi à éviter le piège italien. Et l'Angleterre, c'est tout sauf un piège. Nous sommes prévenus. Aujourd'hui, nous ne pensons pas au titre. Notre seul but, c'est de gagner ce match.

Ressentez-vous tout de même plus de stress avant ce dernier match ?

F.T-D. : Ce n'est pas du stress, mais je sens le groupe plus concerné, plus concentré. Une préparation de match contre l'Angleterre, ce n'est pas tout à fait la même chose que la préparation d'une rencontre face à l'Italie. C'est très studieux. Durant les entraînements, on s'est mis plus vite dans le bain. J'espère que ça paiera car j'ai le sentiment que l'équipe est prête pour ce défi.