Le succès du paradoxe…

Par Rugbyrama
  • Nallet Jauzion Chabal 6 Nations 2010
    Nallet Jauzion Chabal 6 Nations 2010
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Vendredi soir, l’équipe de France a réalisé une excellente opération en allant s’imposer sur la pelouse du pays de Galles (26-20), s’ouvrant ainsi une voie royale vers le Grand Chelem. Et pourtant, le deuxième acte, durant lequel les Bleus ont été étouffés, a laissé place aux interrogations.

"Il y a beaucoup à dire et à redire. Mais il faut souligner la qualité de notre rugby en première mi-temps", expliquait Marc Lièvremont. "On n'a pas eu peur, mais on a commencé à se poser des questions quand on les voit qui reviennent, qu'ils ont tous les ballons", indiquait Mathieu Bastareaud. "J'ai vu une équipe qui a fait vingt mauvaises minutes en deuxième mi-temps mais qui a su se resserrer", soulignait l'entraîneur de la défense David Ellis. Mais… Encore mais… Toujours mais… Voici un condensé des réactions françaises après la victoire au pays de Galles. Et ce n’est qu’un aperçu du sentiment, aussi mitigé que général, laissé par la victoire des Bleus au Millennium Stadium vendredi. Un succès qui ouvre pourtant les portes du Grand Chelem cette année. Et c’est bien là tout le paradoxe.

Que retenir alors du match des Bleus ? D’un côté, il permet clairement aux Français de franchir un cap. En effet, jamais depuis la prise de fonctions de Marc Lièvremont en 2008, ses troupes n'étaient parvenues à enchaîner trois victoires de rang. Et jamais elles n’avaient autant été en position de triompher dans le Tournoi. Alors oui, en ce sens, la performance de Cardiff représente une véritable avancée pour le staff et pour l’équipe de France. Mais de l’aveu même de Marc Lièvremont, cette victoire a été acquise "dans la douleur". Un sélectionneur qui a parlé de "miracle" pour évoquer l’obstination des Bleus à tenir bon après la reprise. C’est dire si ses hommes ont souffert, s’ils ont vacillé, s’ils ont été bousculés par leurs adversaires.

"On s’est mis en mode "survie""

Dans les minutes qui ont suivi le coup de sifflet final, les visages français étaient d’ailleurs marqués. Sonnés par l’orage gallois qui a bien failli ruiner les espoirs des Bleus. "En deuxième mi-temps, on s'est mis en mode "survie". On s'est relâchés, ils sont revenus. On avait l'impression d'être inutiles", lâchait le centre Mathieu Bastareaud. "La seconde période n'a pas été très bonne. […] On a eu très peur", avouait Julien Bonnaire. "Les deux pénalités qu'on marque en seconde mi-temps nous font gagner le match, sans quoi les carottes étaient cuites", analysait même Imanol Harinordoquy. Cette mauvaise deuxième période étaient donc dans tous les esprits. Prenant par instant le pas sur la satisfaction d’avoir vaincu.

Du coup, s’ils n’ont pas réussi à proposer de jeu après la pause, les joueurs français se félicitaient surtout d’avoir résisté. Marc Lièvremont évoquait une "maturité grandissante" et un groupe "beaucoup plus costaud". De son côté, Imanol Harinordoquy appelait à conserver "la même mobilisation, la même implication, le même investissement" pour le reste de la compétition. Mais au-delà, il faudra y ajouter quelques ingrédients supplémentaires pour réellement progresser et définitivement séduire. "On voulait vraiment changer la culture française, garder ce qui fait notre force, ce côté créatif et un peu entreprenant, mais y mettre du réalisme et de la rigueur. Vendredi, on était plus dans la rigueur que dans la créativité", reconnaissait volontiers l'entraîneur en charge des avants, Didier Retière. "On a encore pas mal de travail", conclut donc le capitaine Thierry Dusautoir. Et pourtant, le classement du Tournoi est éloquent… le XV de France est actuellement la meilleure équipe européenne !

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