Heymans: "Il faut construire davantage"

Dans quel état d'esprit est le groupe après cette défaite en Irlande?

Cédric HEYMANS: Très revanchard. Nous avons été bousculés à Dublin. Après une défaite, il y a toujours une forme de remise en question, individuelle et collective. Je ressens une grosse envie d'effacer cet échec. Dès la fin du match, dans les vestiaires, nous nous sommes tournés vers ce match contre l'Ecosse. Mais il faut que ce soit plus qu'une revanche par rapport au résultat.

C'est-à-dire?

C.H. :S'il s'agit simplement de dire, "on a perdu en Irlande, on veut gagner contre l'Ecosse", on n'ira pas loin. Nous sommes revanchards par rapport au jeu produit, par rapport à ce qu'on a fait là-bas, et ce qu'on est capables de faire. Entre le Tournoi 2008, les Tests de novembre et ce dernier match, on retrouve certaines similitudes dans nos défauts. Il faut être capable d'aller plus loin, dans l'alternance, la discipline, etc.

Comment jugez-vous la performance de l'équipe à Croke Park?

C.H. : C'est difficile pour moi, j'ai joué sept minutes. Ne me demandez pas de commenter ce match. Allez voir ceux qui sont restés 80 minutes sur le terrain. Après, ce qui s'est dit à la vidéo, ça doit rester entre nous.

Parmi les défauts que vous évoquiez, il y a eu un certain manque de patience dans le jeu. Comment y remédier?

C.H. : Il faut davantage de pertinence dans l'alternance. Il faut peut-être faire plus simple et plus direct. Le problème, c'est que nous voulons finir les coups tout de suite. C'est bien, parce que cela montre que nous sommes généreux, mais il faut savoir construire davantage, faire le tri entre les bonnes situations et celles qui sont moins jouables.

Cette fois, vous serez titulaire. Est-ce un soulagement?

C.H. : Comme tout le monde, j'ai envie de jouer. Je suis un compétiteur. Bien sûr que j'étais déçu de ne pas jouer en Irlande, on préfère toujours être dans l'équipe de départ. Mais on m'a dit pourquoi je n'avais pas joué, je sais ce que le staff attend de moi. C'est comme ça, dans une saison, il y a des hauts et des bas. Mais physiquement, je me sens bien, j'ai une grosse envie de jouer, de tenter. Après, à moi de ne pas tomber dans le n'importe quoi.

Le fait d'avoir une ligne d'attaque 100% toulousaine, est-ce un vrai plus pour vous?

C.H. : Je vous dirai ça après le match. Si ça se passe bien, vous direz que la complicité entre les Toulousains était bénéfique. Si on perd, ce sera parce que le jeu toulousain derrière n'est pas bon. Non, mais c'est évident que c'est un plus pour nous. On gagne du temps dans la mise en place et la communication se fait plus naturellement, même si avec les Clermontois ou les Parisiens, on parle tous de la même chose et qu'on ne joue pas si différemment.

Avez-vous vu le match des Ecossais face aux Gallois?

C.H. : Oui. Ils jouent comme on les attendait, avec beaucoup de mouvement. C'est une équipe très joueuse. Je les ai surtout trouvés costauds mentalement, car ils ont quand même perdu deux joueurs sur K.O., ils ont pris deux cartons jaunes, ils étaient menés et malgré tout, ils ont réussi une grosse fin de match. Nous avons eu la confirmation que, si on ne les étouffe pas, ils peuvent devenir dangereux. C'est un bon match pour voir si nous sommes capables d'imposer notre rythme, de dicter les temps forts et les temps faibles de la partie.

Les Toulousains sont bien placés pour savoir qu'il faut sa méfier des Ecossais...

C.H. : Oui, mais pas seulement les Toulousains. On les connait. Il faudra faire le nécessaire pour ne pas se mettre en difficulté comme ça a été le cas de Toulouse contre Glasgow en H Cup. Mais il n'y a pas de revanche par rapport à ça. Il ne faut pas tout mélanger. La revanche, elle est par rapport à notre défaite en Irlande.