Une vraie peur bleue !

Par Rugbyrama
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Séduisant puis souffreteux, le XV de France a résisté au retour fracassant des Irlandais pour s'imposer 26-21 au Stade de France. Les Bleus ont signé quatre essais, dont un triplé de Vincent Clerc. Mais quelle frayeur en seconde période !

On va finir par croire que les chaussures orange de Vincent Clerc ont quelque chose de magique. Déjà auteur de deux essais en Ecosse, l'ailier tricolore a marqué de son empreinte le succès du XV de France sur l'Irlande en inscrivant cette fois un triplé. Une équipe qui décidemment lui fait prendre son pied puisqu'il avait réussi à lui marquer deux essais en trois rencontres l'année dernière. La performance des Bleus ne se limite pas pour autant à celle de son finisseur fétiche. De cette rencontre, on attendait surtout la confirmation des belles manoeuvres entamées à Murrayfield et on l'a eue avec quatre essais de trois-quarts. Quant au relâchement observé en seconde période, il n'a finalement pas eu de conséquences négatives, mais il faudra rectifier le tir avant l'Angleterre.

Toujours aussi joueurs, les hommes de Marc Lièvremont ont limité au strict minimum le jeu au pied, faisant vivre un maximum de ballons. La preuve de cette volonté est arrivée dès la deuxième minute de jeu avec une relance d'Aurélien Rougerie depuis sa propre ligne. Une chevauchée fantastique de près de 60m du blond clermontois qui méritait mieux comme conclusion que la pénalité manquée par Jean-Baptiste Elissalde. Pas refroidis pour un sou, les Tricolores enchaînaient les phases de jeu et mettaient la pression sur les Irlandais pendant dix premières minutes très intenses.

Un bond de marsupilami

Mais le rugby a ses fondamentaux que les Français n'ignorent pas. Et c'est sur un ballon gratté par Lionel Nallet dans un ruck que venait le premier essai. Elissalde voyait Clerc lancé, un petit coup de pied par-dessus plus tard, le Toulousain n'avait plus qu'à faire parler sa vitesse pour rejoindre l'en-but (16e). Un essai qui n'était pas sans rappeler, dans sa conception, celui qu'il avait inscrit contre ces mêmes Irlandais en Coupe du monde, sur un service de Frédéric Michalak. Les Verts avaient alors à peine le temps de dire ouf avec une pénalité de Ronan O'Gara que dans la foulée, David Skrela prenait l'intervalle sur la ligne médiane. Il servait sur un plateau Clerc pour sa deuxième réalisation (18e).

Vingt minutes moins intenses plus tard, la mécanique orange se remettait de nouveau en marche. A l'origine de l'action, Cédric Heymans, qui portait aussi les mêmes chaussures. L'arrière produisait une accélération incroyable avant de servir Clerc dans le bon tempo. Un dernier crochet et voilà le Toulousain qui fêtait son hat-trick dans l'en-but avec un bond de marsupilami (36e). Sans doute les chaussures, encore... Le public du Stade de France, ravi de ce spectacle, ne s'y trompait pas et applaudissait ses héros, qui rentraient aux vestiaires avec une avance plus que logique (19-6).

Le réveil irlandais

La seconde période repartait sur les mêmes bases. A la sortie d'une mêlée dans le camp irlandais, Elissalde tapait un petit coup de pied au ras. Il était contré par O'Driscoll, mais son ballon atterrissaitt dans les bras de Cédric Heymans qui crochètait avant de finir sa course de 40m entre les perches (49e). Avec vingt points d'avance (26-6), la Marseillaise montait des tribunes mais les Bleus allaient alors connaître une période moins faste. L'orgueil irlandais et sa mêlée se réveillaient. Son homologue française se faisait sanctionnée plusieurs fois et notamment par un essai de pénalité (56e). Dans la foulée, le pack vert en remettait une couche suite à une touche et Wallace aplatissait (61e). Les hommes d'Eddie O'Sullivan croyaient à nouveau en leurs chances quelques minutes plus tard avec une pénalité de O'Gara qui les ramènait à cinq points (26-21, 74e).

La fin de rencontre était clairement à l'avantage des visiteurs qui poussaient pour marquer l'essai de la victoire. Mais la défense française tenait bon et sauvait plusieurs situations dangereuses malgré les entrées, non pas de joueurs d'expérience, mais des jeunes Trinh-Duc, Parra ou encore Picamoles. Le coup de sifflet final sonnait finalement comme une délivrance pour les Bleus qui se sont peut-être vus gagner un peu trop vite. Le jeu léché, voulu par le trio d'entraîneurs, a ses limites. Celui de ne pas pouvoir évoluer avec la même intensité pendant 80 minutes. Mais il faut rappeler que cette nouvelle équipe de France n'a que deux matchs de vécu et que son ciel est malgré tout dégagé...

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