Une autre histoire

Par Rugbyrama
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Les joueurs du XV de France sont (presque) unanimes: le France-Angleterre de samedi ne sera pas une revanche de la demi-finale du Mondial. Les Bleus estiment ne pas avoir besoin de ressasser le passé pour trouver une source de motivation.

A les écouter, personne n'y pense. Et personne n'y pensera samedi soir, au moment de fouler la pelouse du Stade de France. Quatre mois après la défaite en demi-finale de la Coupe du monde face à l'Angleterre, épilogue brutal et frustrant d'une aventure commune grisante, le XV de France va retrouver le XV de la Rose à Saint-Denis. Tout le monde parle de revanche. Tout le monde, sauf les Bleus. Tous en choeur, ils répètent que l'échec du Mondial face aux Anglais ne pèsera pas lors des retrouvailles. " C'est un match différent, une compétition différentes et deux équipes différentes", lance Vincent Clerc, pour résumer le sentiment général.

Il est vrai que l'équipe de France présente un visage sérieusement modifié. Sur les 15 titulaires alignés par Marc Lièvremont samedi, seulement six figuraient dans l'équipe de départ lors de la demi-finale de Coupe du monde. Le renouvellement des hommes facilite l'absence de parallèle entre les deux matchs. Louis Picamoles, nouveau venu chez les Bleus, ne nourrit logiquement aucun esprit de revanche. "On ne va pas rester 1000 ans sur ce match, estime le Montpelliérain. Moi, j'étais au stade le soir de la demi-finale. J'étais déçu, frustré, mais pour tous ceux qui, comme moi, viennent d'arriver en équipe de France, c'est de l'histoire ancienne."

"On en parle très peu"

Pour les autres aussi, visiblement. "Franchement, je suis passé assez vite à autre chose, assure Cédric Heymans. Après le Mondial, nous avons tout de suite repris avec nos clubs respectifs. J'ai beaucoup parlé avec mes entraineurs à Toulouse, notamment Philippe Rougé-Thomas. Il m'a aidé à retrouver de la fraicheur mentale. Aujourd'hui, j'ai digéré ce match. Je ne l'ai pas oublié, mais je l'ai digéré." "Nous avons chacun des objectifs avec nos clubs, renchérit le Biarrot Damien Traille. Puis ce Tournoi donne de nouvelles perspectives, avec l'arrivée d'un nouveau staff et de jeunes joueurs. Ça aide à ne pas ruminer le passé."

Rares sont ceux qui avouent puiser une source de motivation dans la demie perdue. Dimitri Szarzewski est de ceux-là. "Il y aura quand même un petit esprit de revanche, pourquoi le cacher ", confie le talonneur parisien. L'argument n'est toutefois jamais entré en ligne de compte dans la préparation du match. "On en parle très peu entre nous, explique Thierry Dusautoir, avant d'aller plus loin: "Une victoire samedi soir ne vengera rien du tout. Ce qu'il fallait faire pour aller en finale, c'est il y a trois mois qu'il fallait le faire. C'est vraiment une autre histoire."

Quand les Bleus se penchent sur cette fameuse soirée du 13 octobre, ce n'est pas tant pour se lamenter que pour chercher pourquoi ils ont perdu. La défaite n'est salutaire que si on en comprend les raisons. "On a reproché à l'équipe de France de ne pas avoir assez joué ce soir-là. Il est clair que samedi, il faudra être davantage investis dans la circulation du ballon et le jeu d'attaque ", juge Dusautoir. Mais Vincent Clerc relativise: "ce match a tenu à très peu de choses. Seb Chabal fait une charge, il échoue à deux mètres de la ligne, moi je suis victime d'une cuiller sans laquelle je vais à l'essai." Et la nouvelle star des Bleus de conclure, fataliste: "De toute façon, tout ça, c'est derrière nous maintenant." Devant, il y a l'Angleterre, encore et toujours. Pas pour une revanche, donc. Officiellement, en tout cas...

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