Picamoles, Louis d'or

Par Rugbyrama
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Appelé pour suppléer Elvis Vermeulen, forfait, Louis Picamoles a tout pour s'imposer comme un joueur majeur du XV de France à l'avenir. En attendant, le jeune troisième ligne centre savoure sans trop réaliser le bonheur qui est le sien cette semaine, même

Sitôt arrivé, sitôt harcelé. Louis Picamoles a fait un tabac mercredi à Marcoussis, lors du traditionnel point presse. L'attraction, c'était lui. 24 heures plus tôt, le Montpelliérain était encore à l'entraînement avec ses partenaires de club, loin de s'imaginer que le jour de son 22e anniversaire, un drôle de cadeau lui tomberait sur la tête, sous la forme d'une première convocation en équipe de France. Il a d'ailleurs d'abord cru à une blague. "J'ai quelques copains qui auraient été capables de faire ça , s'amuse-t-il. J'ai vraiment compris que c'était vrai quand le président Thierry Perez m'a confirmé la nouvelle."

A partir de ce moment précis, Picamoles a vécu les 24 heures les plus folles de sa jeune carrière. Une nuit à peine pour se remettre de ses émotions et de son anniversaire, et le voilà dans l'avion mercredi matin direction Orly. Une fois à l'aéroport, il lui fallait encore rallier Marcoussis. Une simple formalité en temps normal, le CNR étant situé à moins d'un quart d'heure de route. Mais en cette journée décidément pas comme les autres, les taxis sont en grève. Le remplaçant d'Elvis Vermeulen doit finalement emprunter un moto-taxi pour arriver juste à temps pour l'entraînement! " Heureusement, j'avais un bon chauffeur, je n'ai pas eu le temps d'avoir peur", confie-t-il.

"Une grande émotion"

Après un tel périple, on veut le bien croire lorsqu'il avoue "ne pas réaliser." Quand il parle, c'est encore sous l'effet de son bonheur. "Même si mon nom circulait, si on parlait de moi comme d'un possible sélectionné, il n'y avait jamais rien eu de manière officielle qui était remonté à mes oreilles. Je peux vous dire que c'est une grande émotion, difficile à canaliser" , avoue celui qui est désormais le troisième joueur de Montpellier chez les Bleus, après Fulgence Ouedraogo et François Trinh-Duc. "Pour le club et sa formation, c'est une super récompense."

Si Louic Picamoles arrive en dernier en équipe de France par rapport à ses deux compères, il a pourtant été présenté, dès la saison dernière, comme un futur grand au poste de numéro 8. Pas étonnant donc que son heure soit arrivée. "On le suivait de près depuis un bon moment", assure Marc Lièvremont. Les deux acolytes du sélectionneur, Emile N'Tamack et Didier Retière, connaissent parfaitement le prodige pour l'avoir dirigé en sélection chez les jeunes. "C'est plus facile d'intégrer un groupe dans lequel on connaît déjà le discours, avoue l'intéressé. Didier, je l'ai eu deux ans en moins de 19 et moins de 21 ans, et Emile en moins de 21 ans."

"Je ne suis pas très tactique"

Face à l'Irlande, c'est sur le banc qu'il débutera, Julien Bonnaire récupérant la place de titulaire de Vermeulen. Peu importe. Sa première cape lui tend les bras. Qu'elle soit de 80 ou de 5 minutes l'indiffère. Il mesure aussi le chemin à parcourir. "Je dois encore progresser. Je dois davantage faire jouer autour de moi, travailler techniquement et défensivement. Je ne suis pas très tactique non plus", concède-t-il. Son truc à lui, ce sont les grands espaces. "Je dois être le numéro 8 qui se déplace le plus en France. Ce que j'aime, c'est porter le ballon, faire avancer mon équipe." Un 8 joueur, voilà qui colle parfaitement à l'état d'esprit de ce nouveau XV de France. Picamoles a donc tout pour s'y fondre naturellement.

Le p'tit Louis (1,92m), comme l'appelle en rigolant Trinh-Duc, incarne à merveille ce vent d'air frais qui doit souffler sur le rugby français pour chasser les nuages du dernier Mondial. Comme un symbole, le mois denier, en Challenge Européen, Picamoles a croisé la route d'un certain Sébastien Chabal, lors d'un match Montpellier-Sale. Le MHRC a accroché les Sharks (14-14) et Picamoles a remporté son duel à distance avec le grand barbu. Sans le savoir avec exactitude, mais sans doute en le pressentant, la megastar médiatique de 2007 venait, ce soir-là, contre son gré, de transmettre le flambeau.

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